CHAPITRE 22 - Ciaràn

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Je sens enfin son corps contre le mien.

J'en ai tellement rêvé, depuis des jours.

C'est étrangement la première fois que je me sens réellement vivant. Je ressens, pour la première fois, la chaleur du corps d'une femme contre le mien.

Bon, évidemment, j'ai baisé énormément de femmes. Mais là, tout est différent. Je l'ai autorisée à nouer ses bras autour de mes épaules, et c'est une grande première. J'espère que ça vaudra tous ces efforts.

Je sens la peau de la jeune Iris caresser la mienne à mesure que nous tournons l'un sur l'autre, et son souffle dans mon cou.

C'est vraiment exceptionnel comme situation.

Tu rêves de me baiser, sous tes airs de Sainte Nitouche.

Je peux sentir ton envie d'ici.

Mes propres mots ont eu vocation à m'exciter davantage. Je sens ma bite se dresser lentement au creux de mon jean, et j'essaie de reculer le bassin de quelques centimètres pour ne pas l'effrayer.

Je suis trop près du but pour échouer maintenant.

Pourtant, je n'ai qu'une envie : la bloquer contre un des murs de la discothèque et la prendre, ici, devant tout le monde. La faire hurler devant le monde entier. Juste pour montrer qu'elle est à moi. Juste pour lui montrer à quel point elle devrait écouter ses hormones qui m'appellent et me supplient de la baiser comme la chienne qu'elle est.

La jeune femme semble absorbée par cet instant.

Elle ne semble plus penser à rien, d'ailleurs : ni à mes diverses agressions physiques envers elle, ni à la fois où elle m'a surpris en train de baiser, ni à mon attitude grossière... À rien.

Au contraire, elle semble se laisser porter par quelque chose de nouveau, mais il m'est encore impossible de savoir de quoi il s'agit. Elle lâche prise. Elle tombera bientôt dans le piège, et j'ai hâte que cela se produise. Je m'en lècherais presque les babines.

Iris...

Elle se serre un peu plus contre mon torse, dans le rythme de la mélodie. Je ressens à mon tour quelque chose d'étrange, là, au creux de ma poitrine. C'est une sensation que je n'ai jamais ressentie. Peut-être est-ce simplement ce contact dont je n'ai pas l'habitude, je ne sais pas.

Mais tout à coup, la jeune femme redresse la tête et plante ses orbes émeraude dans les miens, comme si elle pouvait détruire tous les remparts de mon âme. Je lui souris. Et sans que je ne puisse l'anticiper, l'expression faciale de la jeune femme change radicalement. Une lueur menaçante la traverse.

C'est quoi, son problème ?!

J'avais presque réussi, non ?

Elle se détache légèrement de moi pour plonger son regard dans le mien encore plus intensément. Pour une fois, elle ose me faire face, et ça me plait. Cela m'arrache un sourire machiavélique.

— Un problème, ma belle ? La provoqué-je, comme à mon habitude, en me pinçant les lèvres. Dis-moi tout, ne te gêne pas.

— Tu... Tu sens mon envie, apparemment...

— Mmh mmh...

— Mais qu'est-ce que ça peut bien te faire, hein ? M'envoie-t-elle alors.

— Comment ça ? L'interrogé-je.

Elle s'éloigne davantage.

Bientôt, nous dansons en rythme sans nous toucher et je ressens comme un vide intersidéral dans tout le corps. Je me rapproche d'elle pour la reconquérir. Je lui tends les mains, mais elle s'éloigne encore et roule des paupières.

LA MORSURE DU DESTINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant