Mes parents ne sont pas là jusqu'à dimanche, alors j'en ai profité pour inviter Hava à dormir, ce soir.
Pas de sortie de prévue, nous souhaitons simplement profiter de nos vacances comme il se doit : film d'horreur, popcorn, bonbons.
La soirée de rêve !
Nous nous calons sur le canapé du salon, emmitouflées dans des plaids. Ça a beau être l'été, les nuits restent plutôt fraîches – même si je ne suis qu'une frileuse de plus en ce monde. Ce soir, plutôt que de regarder notre film, Hava me conte ses histoires avec Lélio, et je l'écoute d'une oreille, n'en ayant que faire de ses histoires de sexe.
Elle le sait très bien, pourtant, que je n'ai aucune expérience en la matière...
J'veux bien être une oreille attentive, mais quand même !
— Non, j'te jure !
— Ah, vraiment...
— Ouais ! Énorme !
— Ah, bah dis-donc...
Je ne suis pas du tout convaincue de ses dires, mais je m'en contente. Quand j'ai quelque chose à conter, elle est toujours là pour m'écouter, alors je me dois d'en faire de même.
— Et j'ai fini par me péter le tibia sur le rebord du lit... Tu parles d'une partie de jambes en l'air ! S'exclame-t-elle en riant.
— Mmh mmh... Ça dû être... Fun...
— Heu... Iris, tu m'écoutes ?! Me provoque-t-elle en fronçant les sourcils.
— Hein ? Heu... Oui. Oui. Je t'écoute !
Bien sûr que... Je... L'écoute.
— Qu'est-ce que j'viens de dire ?! Insiste-t-elle.
Les pieds dans le plat.
— Heu... J'suis désolée, Hava, je suis un peu fatiguée, ce soir... On peut regarder le film tranquille ? S'il te plaît... La supplié-je.
Mon amie acquiesce, puis se tourne vers l'écran, juste en face de nous. Elle tente de camoufler sa déception, en vain.
Le film débute, mais je n'y prête même pas attention.
Je m'évade.
Je pense encore à Ciarán. Ce maroufle ne parvient pas à me sortir de la tête. C'est tout de même incroyable... Il ne me semble pas qu'il se doit dégoté une baguette magique pour me lancer un sort, si ?
BIP BIP !
— Ah ! S'exclama Hava. Bouge pas, c'est le mien !
Elle se lève du canapé à la hâte et va chercher son portable qui gît sur un des plans de travail de la cuisine. Et, après avoir pris le temps de lire son message, son visage s'illumine.
— Oh, putain !
— Quoi ? L'interrogé-je, déconcertée.
Je le sens mal.
Très mal.
— J'ai reçu un message de Lélio... M'avoue-t-elle, un léger sourire s'affichant sur son beau visage.
— Et ?
— Il veut qu'on sorte ce soir, balance-t-elle.
— Hein ? Quoi ? En discothèque ?
— C'est ça. Tiens, regarde ! Dit-elle en me tendant son téléphone.
Je l'attrape rapidement et constate qu'elle dit vrai. Je relis le message deux ou trois fois, pour être bien sûre de tout comprendre.
Lélio (texto) : Salut, ma belle. J'suis en boîte,
ça te dirait d'venir me rejoindre ?
Je t'embrasse. Lélio.
Je vois la chose venir de très loin.
De très très TRÈS loin.
Hava se place face à moi, et replie ses jambes sous son bassin. Elle tape une réponse sur son clavier à la vitesse de l'éclair, puis envoie valser son portable sur le divan. Son visage affiche un large sourire auquel je ne fais aucunement confiance.
Quelques secondes plus tard, une tonalité à peine audible me confirme qu'elle a envoyé son message, et qu'elle vient même d'en recevoir une réponse.
Elle relève la tête lentement, après avoir zieuté son portable, et plante des billes illuminées dans les miennes.
— Oh non, non, non... Hava, non...
— Oh, si !!!
— Et si j'en ai pas envie ? Tenté-je.
— Bah... Je t'y traîne par la peau des fesses ! Allez, j'appelle les filles !
Je déglutis, tandis qu'elle se relève pour attraper son cellulaire une énième fois et taper les différents numéros.
J'vais crever, ce soir.
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ALORS, SELON VOUS...
ELLE VA CREVER, OU PAS ??????
QUE VA-T-IL SE PASSER ??????
J'ÉCOUTE ! xD

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LA MORSURE DU DESTIN
RomanceIris est une jeune femme modèle de dix-huit ans : bonne élève, serviable, équilibrée. Elle a tout pour plaire, et son intelligence la destine à un avenir prometteur. Pour Ciaràn, vingt-cinq ans, la vie n'est qu'un vaste terrain de jeu macabre. Il e...