Inconnu (texto) : Parc de la Mirande. 21h30.
— Qu'est-ce que c'est qu'ce délire ? Me demandé-je à moi-même. C'est qui, cet abruti ? Numéro inconnu...
Je n'ai aucune envie de répondre à ce message inopiné.
Pourtant, ma curiosité s'éveille rapidement. Ce serait le moyen de me changer les idées.
Et si c'était Ciarán ?
Non. Il n'oserait certainement pas après ce qu'il s'est passé.
Quoi que...
Les psychopathes et les sociopathes sont incompréhensibles par nature. Je ne peux donc en aucun cas me fier à mon propre jugement et à mon appréciation des différentes situations rencontrées.
Bon.
Après tout, je ne peux pas subir pire que ce que Ciarán me fait subir depuis notre rencontre. Autant essayer. La chance peut peut-être me sourire enfin.
Moi (texto) : Qui c'est ?
Inconnu (texto) : Tu le sais très bien.
Moi (texto) : Oh...
Là, j'admets avoir mis les deux pieds dans le plat – ainsi que mon cœur tout entier. Ça m'apprendra, à répondre aux numéros inconnus. Seulement, je me demande comment il a eu mon numéro et, soudain, la peur s'empare à nouveau de moi.
Moi (texto) : Comment t'as eu mon numéro ?
Inconnu (texto) : C'est Hava qui me l'a filé. On a bien discuté.
Moi (texto) : Venons-en au fait. Pourquoi tu veux me voir ?
Inconnu (texto) : Iris... Je t'en prie.
Moi (texto) : J'ai cru comprendre que la pitié n'existait pas dans ton monde...
Inconnu (texto) : J'ai besoin de te parler, Iris. Accepte. S'il te plait.
Étrangement, le fait qu'il m'appelle par mon prénom me réchauffe le cœur. Mais une partie de moi me rappelle que c'est un homme dangereux, doublé d'un détraqué sexuel.
Je prends mon courage à deux mains, en me répétant qu'à travers un écran de téléphone, il ne peut rien contre moi.
Moi (texto) : Tu penses réellement que je vais accepter, avec ce que tu m'as fait subir ?
Rien que le fait d'invoquer ces souvenirs proches provoque une grande douleur dans le creux de ma poitrine. J'ai l'impression d'être dans une immense piscine dont l'eau s'engouffrerait dans mes poumons en me tuant lentement.
Une terrible souffrance.
Inconnu (texto) : C'est de ça que j'veux parler, Iris... Laisse-moi une chance.
Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à lui résister ?
Tant pis, j'y vais.
Ma curiosité me perdra.
Je le sais, et je m'en fous.
Je n'ai plus rien à perdre.
Mon cœur et mon âme sont vides depuis l'épisode dans lequel il tentait de me violer dans ma voiture, en pleine nuit, au milieu de nulle part.
Comment puis-je encore lui faire confiance, au point de le rejoindre dans un parc et m'isoler de tous ?
Sans les voir venir, les larmes que je retiens depuis la veille débordent de mes yeux pour venir recouvrir mes joues roses. Je pleure ma vie, et surtout mon avenir. Je me rends compte que je suis en train de tomber sous le charme d'un sociopathe qui passe sa vie à me malmener, dans tous les sens du terme.
Et pire encore, je pleure de sentir la partie obscure qui se trouve en moi refaire surface à ses côtés et prendre peu à peu le dessus.
Alors, une fois mon sac lacrymal épuisé, et à sec, je dirige encore une fois mon portable devant mes yeux et lui donne une ultime réponse.
J'dois être aussi toquée que lui...
Ouais, c'est sûrement ça.
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LA MORSURE DU DESTIN
RomanceIris est une jeune femme modèle de dix-huit ans : bonne élève, serviable, équilibrée. Elle a tout pour plaire, et son intelligence la destine à un avenir prometteur. Pour Ciaràn, vingt-cinq ans, la vie n'est qu'un vaste terrain de jeu macabre. Il e...