CHAPITRE 21 - Iris

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Les différents sons résonnent intensément au creux de nos oreilles. Les vibrations du sol carrelé - couvert de boissons en tout genre - rendent difficile la stabilité lorsque j'ose, de temps à autre, me rendre sur la piste de danse.

Je regarde ma montre : il est presque trois heures du matin.

J'avoue que je commence à m'ennuyer. Ce soir, mes amies sont trop occupées à remuer leur arrière-train devant les jeunes mâles. Je ne comprendrai jamais... Pourquoi ont-elles tant besoin de leur approbation ?

Mais tout à coup, Hava, qui vient à ma rencontre, me lance un large sourire.

— On va faire un tour dehors ?

Je sens, à son air malicieux, qu'elle me cache quelque chose - quelque chose de très intéressant.

— Pourquoi faire ? La questionné-je.

— Heu... Hésite-t-elle. En fait, je...

— J'ai compris, te fatigue pas, la provoqué-je, en ajoutant un clin d'œil à mon discours. File, j'vais aller me servir un verre et danser.

— Sûre ?

— Certaine. Va donc ! Lui confirmé-je.

Ni une ni deux, Hava se précipite vers la sortie de la discothèque pour rejoindre son idylle. J'en étais sûre : quoi de mieux pour elle que de passer une soirée dans les bras de son cher et tendre Lélio ?

Je constate alors que je suis effectivement seule : aucun signe de mes autres amies, qui à l'heure actuelle, doivent certainement, elles aussi, être en train de se bécoter avec des hommes.

On n'est jamais mieux servi que par soi-même...

Alors, plutôt que de me laisser aller à la panique, je me dirige rapidement vers le bar, où sont agglutinés plusieurs personnages hauts en couleur, en tentant de me raisonner.

Pas la peine de flipper...

Ciarán n'est pas là, ce soir.

Tu ne risques rien, Iris.

Respire.

Je jette un dernier coup d'oeil à la salle, ainsi qu'à la piste de danse, puis je constate qu'effectivement, cette énergumène ne semble toujours pas présente.

Youpi.

Ça m'arrange.

Je suis trop jeune pour mourir.

Je fais quelques pas sur la droite, puis me retrouve contre le bar en marbre froid. Plusieurs personnes sont déjà en train de commander leurs boissons, alors je patiente, de dos à la piste de danse.

J'avoue.

Je commence à m'habituer à cette ambiance.

C'est pas si mal.

Des dizaines de pochtrons attendent patiemment leur verre en riant comme des bêtes. Je ne sais pas pourquoi, mais dans le fond, ça a quelque chose d'attendrissant.

— Qu'est-ce que je vous sers, mademoiselle ? Me demande tout à coup le barman.

Il me lance un large sourire, qui m'a l'air sincère.

— Un Malibu à l'ananas, s'il vous plaît, hurlé-je pour bien me faire comprendre.

Il acquiesce, puis se retourne pour attraper une bouteille d'une main, et de l'autre, un grand verre en cristal. Il verse alors l'alcool et me le tend.

— Tenez !

— Merci beaucoup !

J'avoue avoir pris goût aux petites boissons alcoolisées. Mais toujours avec modération.

LA MORSURE DU DESTINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant