La douleur est intense.
Tous mes membres sont engourdis, ainsi que mon cerveau, comme si j'avais fumé trois joints et bu dix verres de Vodka la veille.
Je me sens vidée.
Mon cœur s'est déchiré comme une simple feuille de papier la veille.
Ciarán a implanté un noyau de noirceur en moi, sans même s'en rendre compte. Et je me sens honteuse de l'avoir laissé se laisser aller à ses pulsions les plus perverses.
Oui, j'ai honte.
Je suis la seule responsable.
C'est indéniable...
J'ai bien cherché à me retrouver dans cette situation. Je l'ai laissé faire. Je lui ai permis de s'adonner à ses plus basses besognes. Je n'ose imaginer ce que lui, a dû ressentir des années en arrière, alors qu'il n'était qu'un petit garçon.
Comment peut-on être si inhumain ?
Je me laisse engouffrer de plus en plus dans mon obscurité et mon incompréhension.
La veille, Ciarán n'a même pas daigné me lancer un seul regard, une fois notre coït terminé. Et je crois que c'est ça, qui m'a fait le plus mal. Alors, nauséeuse, je me suis levée difficilement de son canapé, puis suis sortie de son appartement, sans dire un seul mot, et en ne ressentant presque pas la douleur au niveau de mon anus, tant la souffrance de mon âme était grande.
Je suis la dernière des connes, vraiment...
Soudain, on frappe à la porte.
Je n'ai aucune envie de voir du monde aujourd'hui, mais je ne peux pas me permettre de laisser mes parents s'inquiéter pour moi. Avec leur travail, je ne les vois déjà pas beaucoup.
— Entre... Lancé-je difficilement, comme si même mes cordes vocales avaient reçu, elle aussi, un choc.
Et c'est sûrement le cas.
Ma mère entre dans la chambre et m'apporte un verre d'eau. Elle affiche un charmant sourire, contrairement à mon visage, qui n'affiche certainement que les ténèbres.
— Ça va, ma chérie ? S'inquiète ma mère. J'ai vu que tu n'étais pas descendue de la matinée, alors... Tiens.
Elle dépose un grand verre d'eau sur ma table de chevet afin que j'y ai accès en cas de besoin.
— Mmh mmh, acquiescé-je presque silencieusement. Merci, Maman.
— Tu es certaine d'aller bien...? Insiste-t-elle.
— Je suis juste malade, Maman. Depuis ce matin, lui réponds-je d'un ton détaché.
Elle m'observe attentivement, le regard en biais.
— Ma chérie, tu es blanche comme un linge, tu as d'énormes cernes, et tu... Oh, tu devrais peut-être aller voir un médecin, me conseille-t-elle.
— Sors. S'il te plaît.
— Qu'est-ce que tu nous caches, Iris ? Me demande-t-elle alors, en croisant les bras, plantée devant mon lit.
— Rien.
— Tu plaisantes ?! Ça fait des semaines que tu ne nous parles plus ! Nous ne savons rien de ce que tu fais de tes journées, ni de tes soirées... Tu rentres et sors à des heures impossibles, et...
— Pardon, la Gestapo ! Lui envoyé-je soudain, la coupant dans son élan.
Oh mince, je commence à parler comme lui...
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LA MORSURE DU DESTIN
RomanceIris est une jeune femme modèle de dix-huit ans : bonne élève, serviable, équilibrée. Elle a tout pour plaire, et son intelligence la destine à un avenir prometteur. Pour Ciaràn, vingt-cinq ans, la vie n'est qu'un vaste terrain de jeu macabre. Il e...