Ce soir, c'est boissons à volonté.
Rien de mieux pour passer une bonne soirée.
Je suis accoudé au bar depuis déjà une heure - au moins. Je fixe la femme qui nous sert des verres et reluque son cul sans scrupule. Pour une fois, elle est bonne. Ça n'est pas le thon de la dernière fois, heureusement pour moi. Surtout que ce soir, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.
J'ai soudain une pensée pour Iris et son cul de rêve, qui serait nettement meilleur à admirer que toutes ces femmes insignifiantes qui nous entourent. Il est d'une rondeur impeccable, et mériterait que je m'enfonce en lui comme jamais.
Putain de merde...
Comme j'aimerais sentir son cul se resserrer autour de ma queue !
Un jour, je lui pèterai la rondelle.
— Oh Ciarán ! Tu rêvasses ? Me demande tout à coup Elior, avec un sourire ravageur.
— Hein ? Heu... Ouais, ouais.
— Oula... À quoi tu penses, encore ? M'interroge Lélio à son tour, une bouteille de Vodka à la main, prêt à rentrer chez lui rond comme une queue de pelle.
— J'pense à Iris.
— Iris ?! Répète-t-il.
Je ne réponds rien, mais mon silence lui donne la réponse. Lélio commence à me connaître. Il me connaît maintenant assez bien, et depuis assez longtemps, pour savoir ce qu'il se passe dans ma tête.
En y réfléchissant...
Il a beau être capable de deviner ce que je pense, il est tout bonnement incapable de comprendre ce que je ressens.
Personne n'en est capable.
Ma tête est loin d'être un lieu de détente où rester seul. Lorsque j'entre en moi, je suis comme enchaîné au milieu d'une pièce par des liens énormes, incapable de me libérer, en laissant des serpents grouiller autour de moi et ramper sur mon corps comme sur un mur de pierre. Il n'y fait pas bon vivre.
— Attends, je pige pas, m'avoue-t-il. Tu la kiffes ? Ciar' kiffe une meuf ?!
— T'es dingue !!! Non, pas du tout ! Rétorqué-je, les poings serrés.
— Alors, quoi ?
— J'sais pas ce qu'elle s'est mis en tête, mais elle fait que de m'espionner... Avoué-je à mon collègue.
— Vraiment ? Comment ça ? M'interroge-t-il.
— J'ai l'impression qu'elle me suit, qu'elle tient absolument à savoir comment je vis, avec qui je vis, ce que j'fais de mon temps libre... En tout cas, c'est l'impression qu'ça me donne, conclus-je.
— Ah, vraiment ? Et ça te plaît pas ?
— C'est pas pareil.
— Y'a quelque chose que tu me dis pas ?
Je repense à cette fameuse soirée. Je repense à son visage choqué, quand elle m'a vu la prendre à l'arrière de la boîte sans vergogne. Et je repense surtout au fait que j'aurais aimé la soulever, ce soir-là.
— Mmh... Elle a réussi à me suivre la dernière fois en boîte, au point de me surprendre en train de baiser.
— Hein ?! Ah, quand même... Et... Elle a réagi comment ?!
— Tu devrais plutôt demander comment j'ai réagi, le remballé-je.
— Oh, j'ai pas besoin de demander pour le savoir... Tu l'as fait flipper, évidemment ! Et de toute façon, le voyeurisme, ça te plaît !
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LA MORSURE DU DESTIN
RomanceIris est une jeune femme modèle de dix-huit ans : bonne élève, serviable, équilibrée. Elle a tout pour plaire, et son intelligence la destine à un avenir prometteur. Pour Ciaràn, vingt-cinq ans, la vie n'est qu'un vaste terrain de jeu macabre. Il e...