CHAPITRE 11 - Iris

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Je suis là, assise au centre d'un canapé immonde aux relents écœurants, devant un dégénéré cocaïnomane qui me fixe ardemment et qui est prêt à me bondir dessus, si j'ose ouvrir la bouche.

C'est pas vraiment le genre de soirée que j'imaginais...

C'est pas la vie que j'imaginais, non plus.

J'ai mis du temps à sortir de la salle de bain. Je tenais à contenir mes émotions avant de refaire surface. Il fallait que je sois prête à lui montrer que je l'affronterais, s'il tentait quoi que ce soit.

Je suis restée de longues minutes à pleurer, et ai prétexté avoir mes règles. C'est toujours la bonne excuse. Pour lors, je me dois de rester forte face à ce Ciarán.

Nous sommes entourés, c'est déjà ça. Les autres ont débarqué pendant notre altercation, et heureusement.

Je n'aurais pas aimé me retrouver seule avec lui, isolée du monde et à sa merci.

Quelle pitié aurait-il eu...?

Je fais semblant d'écouter les différentes conversations de mes amies avec leurs partenaires respectifs. Hava fait toujours une soupe de langues avec Lélio, et de l'autre côté du canapé, Délia se met à plaisanter avec Elior. Hélèna est partie depuis un moment, déjà ; elle se sentait fatiguée. Ce qui au final, me laisse seule au milieu d'êtres humains qui transpirent les hormones. Je pourrais presque tomber enceinte en respirer ces effluves.

En d'autres termes, ça sent le sexe à plein nez.

Comme si je l'avais pressenti, Hava et Lélio ne tardent pas à se lever du canapé d'un bond, main dans la main.

— Ma chérie, m'interpelle Hava.

Je lève les yeux dans sa direction en me tenant bien droite, fière. Je sais qu'il m'observe.

— On va aller... Enfin, tu vois...

— J'ai compris. Éclate-toi, ironisé-je.

Je regarde les deux tourtereaux se diriger vers l'une des chambres, dans le couloir que j'ai emprunté plus tôt. Hava me lance un clin d'œil juste avant de refermer la porte derrière elle. Une porte que je ne lâche plus du regard pendant de longues secondes, histoire de m'évader un peu.

— Ça y va, hein ? Se réjouit Délia.

— Heu... Oui...

— Ils veulent baiser, qu'ils baisent, la remballe Ciarán, toujours imperturbable et dont le ton monocorde me fait frémir.

— Bah... Nous, on va aller fumer un clope dehors, me dit calmement Délia, ignorant le jeune homme.

— Dehors ?! Répété-je.

Ça veut dire que j'vais me retrouver seule avec l'autre psychopathe ?!

NON !

— Je... J'viens avec vous... Commencé-je alors en me levant, passant en mode survie.

— Heu non ! Me coupe Délia.

Elle s'approche de moi et fait mine de me serrer dans ses bras. Elle me chuchote à l'oreille :

— Ma puce... Il pourrait se passer un truc entre nous, dehors... Je l'aime bien. Je t'en supplie... Chuchote-t-elle alors.

— Mmh... Hésité-je.

— Pitié, Iris... Tu peux comprendre ça, non ?

— Bon... D'accord... J'reste ici. Approuvé-je à contre-cœur.

LA MORSURE DU DESTINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant