Les heures passent, et il est bientôt deux heures du matin.
Je suis adossé au comptoir, occupé à observer Lélio qui discute avec Hava. Cette salope est toujours aussi bonne, à ce que je constate. Elle envoie tous les signes possibles à mon collègue, pour lui faire comprendre qu'elle veut se faire baiser : une main sur la nuque, un regard intense et fumeux, une jambe pliée... Et le pire, c'est qu'elle se mord la lèvre, en gigotant.
Plus discret, tu crèves.
Mais, peu importe.
Je me retourne et fais face au serveur, qui se dandine comme une oie pour attraper les différentes boissons qu'on lui demande.
— Une vodka pure.
— Tout de suite, Ciarán.
Tout le monde connait mon nom ici. Et c'est loin d'être un point positif pour moi. Je préfèrerais être invisible aux yeux de tous. Mais apparemment, mon aspect physique et ma réputation ne me le permettent pas.
Je jette un énième coup d'œil à la scène qui se déroule quelques mètres plus loin, les yeux plissés.
Si on m'avait dit que je tomberais sur elle...
Hava.
La pire michto de cette terre.
Celle qui a couché avec la terre entière.
Elle n'a jamais vraiment été mon genre, cela dit. Mais elle a été la cible de bon nombre d'hommes dans le coin, ce qui lui a valu de se forge une sacrée réputation.
Dieu merci, j'ai pas chopé de morpions.
Mais j'aurais pu.
Je la regarde agir avec mon collègue, qui semble étrangement intéressé par son corps. C'est vrai, elle est bien foutue. Mais ça s'arrête là. Elle n'arbore rien d'exceptionnel, mis à part ses ronds imposants et son attitude d'allumeuse compulsive.
Pas de quoi casser trois pattes à un canard.
La seule intelligence dont elle a un jour fait preuve a été d'écarter les cuisses devant moi.
Je me souviens parfaitement de cette soirée, qui quand j'y pense, était vachement pourrie...
***
Hava est couchée au centre de mon grand lit. Elle est nue, offerte, les jambes écartées. Elle est à ma merci. Entièrement à ma merci. Elle n'est plus maîtresse de ses faits et gestes.
En a-t-elle réellement envie, ou est-ce plutôt la drogue qui la fait agir ainsi ?
Peu importe.
Elle me fait signe de venir à elle, alors je m'exécute.
Je dirige instantanément mes doigts vers le trou béant de sa chatte étiré par les centaines de queues qui ont dû y passer, et en entre deux d'un seul trait. Elle se cambre et bascule la tête en arrière. Elle adore ça. Elle aime quand c'est violent. Elle me l'a fait comprendre quelques heures plus tôt, sur la piste de danse. Elle ne sait pas à quoi s'attendre. Je la laboure en durcissant mes doigts. Ses parois se resserrent rapidement autour de ma peau, alors je ralentis quelques instants. Je ne veux pas qu'elle jouisse. Ça n'est pas ça qui me fait tripper. Mais rapidement, je sens qu'elle s'impatiente.
— Ciarán... Fais-moi l'amour... Me supplie-t-elle.
— Non.
— Co... Comment ça ?
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LA MORSURE DU DESTIN
RomanceIris est une jeune femme modèle de dix-huit ans : bonne élève, serviable, équilibrée. Elle a tout pour plaire, et son intelligence la destine à un avenir prometteur. Pour Ciaràn, vingt-cinq ans, la vie n'est qu'un vaste terrain de jeu macabre. Il e...