J'ouvre les yeux lentement.
L'espace de quelques secondes, je ne sais plus où je me trouve. Alors j'ouvre les yeux plus grands pour constater que je suis dans une chambre inconnue, et surtout dans un lit inconnu.
Ça me revient...
Elle est là, en train de dormir paisiblement, son dos fin blotti contre mon torse. Elle est encore nue. Elle semble étrangement apaisée, et je le suis aussi, ce qui est encore plus étrange.
Je referme les yeux un instant en humant le parfum dans ses cheveux et repense à la veille :
Je la pénètre lentement, centimètre par centimètre, depuis plusieurs minutes. Mes gestes sont lents, doux, de sorte que je puisse en profiter pour caresser sa peau et surtout de ne provoquer que son désir. Je passe ma main dans son cou, sur son buste, je fais le tour de sa poitrine, puis je caresse son ventre, ses cuisses... Je n'ai jamais touché une femme comme ça. Aussi sensuellement. Aussi doucement. J'abandonne tout ce que j'étais, au profit de ce que je ne voulais pas devenir.
Et... Je crois que j'aime ça.
Non, j'en suis certain.
— Oh, Ciarán... Oui, ne t'arrête pas...
— Tu aimes ? Lui demandé-je malgré ses gémissements, comme pour m'en assurer pleinement.
— Oui... Tellement...
Il n'existe aucune satisfaction plus grande que de faire gémir une femme. Et surtout la femme qu'on aime.
Attends... Qu'on quoi ?
— Oh, chéri...
Cette appellation réchauffe mon cœur d'une manière que je n'aurais jamais crue possible.
Je profite des gémissements qui arrivent à mes oreilles tout en continuant de faire des va-et-vient dans son tunnel. Mes hanches valsent sur elle comme jamais elles n'ont valsées sur aucune autre femme. Je profite du contact de sa peau douce contre la peau de mon membre, et je la laisse me toucher. Je la laisse entourer mon dos.
D'habitude, c'est violent. Intense.
Et aujourd'hui, je me rends compte que je suis capable de donner du plaisir à une femme sans la défoncer, et en plus, d'y prendre du plaisir, moi aussi.
Le plaisir...
C'est quelque chose que je n'avais jamais ressenti jusqu'ici. Même avec Dalila. Ce n'était pas du plaisir, c'était ma haine qui ressortait. Uniquement de la haine. Toute la colère enfouie en moi ressortait dans ces moments de baise intenses.
Mais là...
— Ciarán... Je... Sens quelque chose...
— Explique-moi...
Des courants électriques semblent la parcourir. Elle gigote sous mon corps, incapable de retenir ses muscles en délire. Je devrais peut-être stopper mes mouvements, mais elle attrape mon bassin entre ses mains délicates et m'indique le rythme à suivre.
Elle balance la tête en arrière et gémit de plus en plus fort. Je crois que c'est ce qu'on appelle un orgasme. Je n'ai jamais vu une fille avoir un orgasme réel. La plupart simulaient, trop occupées à gérer la douleur. Les corps de beaucoup, comme celui de Dalila, simulent des orgasmes pour arriver à gérer la douleur et faire croire au cerveau qu'il libère des endorphines.
— Oh, oui, oh... Oh, oui... Ciarán...
Ses bruits semblent l'étouffer, mais elle agrippe mon bassin encore plus fort. Elle en arrive alors à poser les doigts sur la courbe de mes fesses. Un frisson me parcourt. Elle les caresse doucement, pour guider mes mouvements. D'habitude, je n'autorise personne à me toucher, mais elle, elle a le droit de passer cette barrière.
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LA MORSURE DU DESTIN
RomanceIris est une jeune femme modèle de dix-huit ans : bonne élève, serviable, équilibrée. Elle a tout pour plaire, et son intelligence la destine à un avenir prometteur. Pour Ciaràn, vingt-cinq ans, la vie n'est qu'un vaste terrain de jeu macabre. Il e...