Iris (texto) : Je t'en prie Ciarán... On peut se voir ?
Iris (texto) : Ciarán...
Iris (texto) : J'ai peur Ciarán, pourquoi tu ne réponds pas ?
Iris (texto) : Tu pourrais faire l'effort de me répondre, après ce que nous avons vécu... Je veux te récupérer ! Tu m'entends ?!
Iris (texto) : Tu n'es qu'un profiteur... Je me suis donnée à toi, je suis entrée dans ton monde pour toi, et maintenant, tu me snobes ?
Iris (texto) : Et on appelle ça un « homme ».
Elle me casse les couilles.
J'hésite à lui écrire un message lui expliquant que maintenant que je l'ai baisée, je ne veux plus rien avoir à faire avec elle.
Mais non.
Juste par flemme d'écrire, je ne le fais pas.
— Comment peut-elle avoir besoin d'un homme comme moi ? Je ne lui ai apporté que malheur et désolation. Je ne suis pas bon pour elle. D'ailleurs, je ne suis bon pour personne.
Iris n'a pas arrêté de m'envoyer des messages depuis deux jours, quémandant ma présence, et m'annonçant qu'elle est prête à tout pour me récupérer.
Cette chatte est réellement affamée.
Mais qu'elle se foute bien dans le crâne que je n'appartiendrai jamais à personne.
Hors de question.
Je n'ai daigné répondre à personne depuis ces deux longues journées: ni aux SMS déroutants d'Iris, ni aux appels de Lélio, ni même à Hava, qui s'est quand même permis de venir jusqu'ici pour me soudoyer des informations et pour tenter de me ramener à Iris.
Elle change de camp comme de mecs, celle-là.
Pour pas dire, souvent !
Je ne veux plus rien avoir à faire avec cette conne d'Iris. Elle m'a assez collé aux basques. Je refuse de me laisser emporter par des sentiments qui ne sont ni saints, ni plaisants pour moi.
Je regarde mon reflet dans le miroir de la salle de bain, tandis que je sniffe un rail de coke qui me fait beaucoup de bien. Quand j'en ingurgite, je me sens bien mieux.
Par la suite, j'attrape la bouteille de Vodka qui se trouve à ma droite, puis j'en bois quelques gorgées. Le nectar me brûle la gorge, et je n'en ai rien à foutre. C'est plutôt plaisant.
— Putain, Iris... Comment tu peux aimer un type comme moi ?! Songé-je en frappant dans le miroir et en brisant la vitre.
Les morceaux de miroir brisé s'enfoncent dans ma peau, mais je ne ressens plus rien. Je baisse les yeux un instant pour constater que le sang tapisse le plan de toilette. Ça aussi, je m'en carre.
Puis je relève la tête vers le miroir, dont les striures ne font que faire apparaître le monstre que je suis réellement à l'intérieur. Une des lignes qui parsème la glace coupe mon visage en deux parties distinctes.
Les deux côtés de mon âme.
Je suis comme ça.
J'ai l'impression de ne jamais être seul.
— IRIS, PUTAIN !!!
Je redonne un coup dans la vitre, et cette fois-ci, elle vole en éclats. Le dos de ma main est affreusement abimé. Je pourrais très bien rester ici et me vider de mon sang.
Mais je ne le ferai pas.
C'est beaucoup trop long.
Je sors de la salle de bain, la main encore ensanglantée, puis me dirige vers mon salon. Je fouille dans les poches arrière de mon jean et en sors toute ma drogue - cocaïne, beuh, shit - que je dépose sur la table basse. J'y dépose également mon portable.
Je m'assois devant ce butin, et constate que j'ai finalement passé ma vie à me détruire, comme si je souhaitais me faire payer d'avoir vu le jour.
À l'heure actuelle, mes poumons doivent être noirs de tabac, et mon foie rempli d'alcool.
C'était le but, pendant toutes ces années.
Contrairement à Dalila et à moi, Iris s'en est sortie. Du moins, jusqu'à ce qu'elle me rencontre. Et comme le fils de pute que je suis, je n'ai pas percé à jour son petit manège. Je savais que quelque chose clochait dès le début, et je n'ai rien fait pour empêcher notre rencontre. Au contraire, je n'ai cherché qu'à la provoquer, et l'entretenir.
J'ai entretenu son désir, oui.
Jusqu'à ce que je parvienne à la baiser.
Mais au bout du compte, je n'ai pas ressenti ce que j'étais censé ressentir. Et j'ai peur de ces émotions qui traversent mon esprit depuis.
Iris va souffrir à mes côtés, inexorablement.
Elle mérite de s'en sortir, plutôt que de plonger avec moi dans mon propre Enfer.
Je suis un démon.
Je suis le Diable.
Je suis Lucifer en personne.
Et je ne peux pas me permettre d'enchaîner cet ange pour le ramener avec moi dans les ténèbres.
Cependant, la machine infernale du destin semble être en marche, et Iris a déjà succombé. Visiblement, au vu de tous les messages qu'elle me laisse, elle ne compte pas me laisser tranquille.
Mais je sais comment régler ça.
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LA MORSURE DU DESTIN
RomanceIris est une jeune femme modèle de dix-huit ans : bonne élève, serviable, équilibrée. Elle a tout pour plaire, et son intelligence la destine à un avenir prometteur. Pour Ciaràn, vingt-cinq ans, la vie n'est qu'un vaste terrain de jeu macabre. Il e...