Sky Grimshade, tome 2

Chapitre 57 : Sky

Mon coeur bat dans ma joue comme si un coup de marteau l'avait frappée. Une autre main s'écrase contre cette dernière, et mon souffle est expulsé avec force. Je halète, encore sonné, chaque muscle de mon corps criant de douleur.

— Sky, bon sang, réveille-toi ! grogne une voix grave résonnant dans ma tête encore engourdie.

Ma vue vacille, les contours de mon environnement se brouillent tandis que je tente de comprendre ce qui se passe. Lentement, tout devient plus net, et je distingue un visage familier. Mon père. Il se tient au-dessus de moi, son regard rempli d'inquiétude et de colère.

— Sky ! grogne-t-il.

Je cligne des yeux, la douleur me ramenant brutalement à la réalité. Felicity. Mon esprit s'emballe en un éclair. Elle m'a eu. Elle a réussi à m'assommer et à disparaître.

— Felicity... balbutié-je en me redressant, luttant pour retrouver mon équilibre. Elle est partie... Luna... Luna est en danger !

Mon père attrape mes épaules, son emprise forte et rassurante.

— Oui, je sais, mais on va la retrouver. On n'a pas de temps à perdre. Il faut y aller, maintenant !

Je regarde autour de nous, encore un peu sonné, et j'aperçois ma mère, mon oncle Loick, et même mon grand-père, Curtis, tous debout avec des visages tendus.

— Comment vous... commencé-je, mais je n'ai pas le temps de finir que mon père intervient.

— Tu ne répondais plus, explique-t-il d'une voix dure. Je n'allais pas laisser mon fils sans savoir ce qui se passait. J'aurais dû me douter que cette garce préparait un plan. Je ne la sentais pas dès le début, et j'ai bien fait de me préparer !

Il se tourne, adressant un regard rapide aux hommes de la famille.

— On y va, tout de suite. Elle ne doit pas avoir trop d'avance. On la retrouve, et on la stoppe avant qu'elle ne fasse quelque chose de terrible.

Inapte à reprendre ma moto, mes jambes encore tremblantes, je me dirige vers la berline de mon père. Ma mère est déjà à l'avant, jetant des coups d'œil inquiets dans le rétroviseur. Sans dire un mot, j'ouvre la portière arrière et me glisse sur la banquette, les poings serrés sur mes cuisses. Mon esprit tourne à mille à l'heure, chaque pensée centrée sur Luna, sur ce qu'elle est en train de vivre.

Mon oncle Loick, quant à lui, se dirige sans hésiter vers la voiture de mon grand-père. Ils montent en silence, la tension palpable dans l'air. Ils savent tous ce qui est en jeu, et aucun d'entre nous ne compte perdre une seconde de plus.

Mon père démarre en trombe, les pneus crissant sur le bitume.

— Accrochez-vous, lâche-t-il en se frayant un chemin hors du parking. Nous allons la retrouver.

— J'ai contacté Erika, annonce ma mère, brisant le silence lourd dans la voiture.

Je tourne la tête vers elle, surpris. Ses mains sont agrippées au bord de son siège, ses yeux rivés sur la route devant nous, mais je sens la détermination dans sa voix.

— Qu'est-ce qu'elle a dit ? demandé-je, ma gorge serrée par l'inquiétude.

— Elle était déjà en route pour l'appartement de la mère de Luna, explique-t-elle d'un ton tendu. Elle a dit qu'elle allait essayer de gagner du temps, de parler à Felicity et de l'empêcher de commettre l'irréparable.

Mon père appuie un peu plus sur l'accélérateur, son regard sombre fixé sur la route.

— Tant mieux, grogne-t-il. Mais nous devons nous y rendre avant qu'il ne soit trop tard.