53. Avec toute mon affection, Amiah.

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En claquant la porte derrière moi, c'était comme si tout s'effondrait. J'avais les larmes aux yeux, le cœur lourd, mes jambes tremblaient encore sous l'émotion.

James me murmura quelque chose en me voyant mais j'entra rapidement dans mon bureau avant de claquer la porte derrière moi.

Je ne pouvais plus rester ici, étouffée par la réalité de ma décision.

En me levant, je pris une profonde inspiration, mais la boule dans ma gorge m'empêcha de crier. Je saisis mon sac et décidais de quitter le bureau.

Lorsque je passais près du bureau de James, il leva les yeux et remarqua immédiatement mon air abattu. Son visage se plissa de préoccupation.

- Amiah, où tu vas comme ça ? Tu as l'air..., dit-il, l'inquiétude teintant sa voix.

- Je... j'ai besoin de rentrer, répondis-je en le coupant.

La conduite jusqu'à chez moi fut un flou, un mélange de pensées désordonnées et de larmes qui coulaient

15:38 - Battersea, Londres

Une fois arrivée, je m'enfermais dans mon appartement, incapable de retenir mes sanglots. Je pleurais toutes les larmes de mon corps, le cœur dévasté par la douleur de ma décision.

Tout ce qui s'était passé entre nous, tous les souvenirs, se mirent à tourner dans ma tête comme un film dont je ne pouvais pas stopper le défilement.

Je me revoyais, la première fois où j'ai mis les pieds à Sanotis, lorsque j'ai vu Aaron sortir du bureau de sa mère, avec son air agacé.

Je n'aurais jamais pensé, à ce moment-là, que cet homme finirait par avoir un impact dans ma vie.

Je me souvenais de nos premiers regards, de nos échanges formels puis informels, puis de cette fameuse soirée d'entreprise où tout s'était basculé.

Il était toujours aux petits soins, m'écoutant attentivement, riant de mes plaisanteries maladroites, me complimentant en toutes situations

Je pouvais encore sentir la chaleur de sa main dans la mienne, de ses lèvres sur les miennes, de ses déclarations comme s'il avait peur de me perdre à chaque instant.

Et puis, il y a eu Capri. Ce voyage où il n'avait cessé de me présenter officiellement à tout le monde comme sa copine, qu'il avait prit ma défense auprès de sa famille.

Nos promesses, nos baisers, nos rapports, sur ses draps.

Ses yeux brillaient quand il parlait de son ambition, de sa carrière, et moi... moi, je l'encourageais, même si au fond, je savais que ces rêves pourraient nous éloigner.

Je me disais qu'on trouverait un moyen, qu'on ferait des compromis. C'était si facile à dire à ce moment-là...

Je repensais à nos disputes, à ses crises de jalousie, aux miennes.

Et puis sa mère... Elle avait été un déclencheur. Ses paroles résonnaient encore dans ma tête. "Si vous voulez des vies différentes, peut-être qu'il est temps de l'accepter."

Elle avait raison, bien sûr, mais accepter cette vérité m'avait déchirée.

Et maintenant ? Maintenant, c'était fini. J'avais enfin dit ces mots que j'avais tant redoutés. J'avais brisé la dernière barrière qui nous séparait du point de non-retour.

Aaron, cet homme que j'aimais encore d'une certaine manière, n'était plus dans ma vie.

Je sais qu'il m'aimait, d'un amour pur et sincère mais la vérité, c'est que l'amour, aussi puissant soit-il, ne pouvait pas suffire à bâtir ce que je souhaitais... ce qu'il souhaitait.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant