29. Un jeu dangereux

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- J'y retourne, je te laisse aller déjeuner, lui ai-je lancé

- Je n'ai pas très faim, m'a-t-il répondu

- Mais t'étais sur le point d'aller déjeuner, ai-je relancé 

- Je mangerai ce soir tant pis, je veux rester avec toi, m'a-t-il dit en maintenant le regard

J'avais beau être énervé contre Aaron mais j'étais faible, il m'a tellement manqué.

J'ai toujours tout pardonné très facilement mais ici, il ne me facilitait pas la tâche avec ses multiples excuses et ses attentions.

Je sais qu'il vivait un deuil qui n'était pas évident et ca me contrariait encore plus d'être une source de maux supplémentaire pour lui, mais c'était compliqué de se sentir rejeté alors que mon unique objectif était d'être présente pour lui.

Je savais bien que son but à lui, n'était pas de me blesser mais Aaron avait une personnalité impulsive et c'était compliquée pour moi de gérer ça.

Les imagines du câlin avec Charlotte me revenait en tête de temps en temps et j'avais toujours un léger pincement au cœur en y repensant, mais j'ai décidé de croire Aaron sur parole.

Nara me trouverait probablement naïve, je ne sais pas...

La veille, j'avais passé la journée chez mes parents et, après que mon père lui ait crié dessus, Elijah ne m'avait pas dit un mot, malgré mes tentatives d'aller vers lui.

Mes parents ont été beaucoup plus rassurés quand je leur ai expliqué que j'avais juste besoin de temps pour moi et que j'avais simplement oublié le restaurant.

Je m'étais surtout excusé d'avoir menti... en mentant.

En arrivant chez Aaron la veille, j'étais encore un peu énervée par ma journée, et je sais que j'ai probablement été dure avec lui, surtout en ce qui concerne Charlotte.

Mais je crois que l'accumulation des récents événements m'avait profondément affectée et que ma patience avait atteint sa limite.

Donc j'avais tout simplement besoin de lui vider mon sac.

- Tu te sentiras mieux si on allait dans la salle de réunion ? il m'a lancé

- On peut aller dans ta voiture plutôt ? ai-je demandé gentiment

- Oui mon cœur, m'a-t-il répondu

mon cœur

Lorsqu'il m'appelait par des surnoms, ça avait toujours un effet sur moi. Je me sentais précieuse et importante, bien plus qu'Amiah, mais comme son cœur, son trésor...

Et sa voix grave...

Nous nous sommes dirigés vers le parking, toujours séparément pour s'assurer de ne croiser personne.

En montant dans la voiture, prise de douleurs abdominales, j'ai voulu m'allonger, alors je lui ai demandé si on pouvait plutôt s'installer à l'arrière. Sa voiture étant un SUV, il y avait largement assez de place.

Il s'est assis derrière le siège conducteur. Je voyais qu'il était un peu à l'étroit de par sa taille et son costume, mais il me disait que ça allait. Quant à moi, je me suis simplement allongée, posant ma tête sur ses jambes.

Il me caressait doucement les cheveux, et je fermais peu à peu les yeux, tellement c'était apaisant.

Nous sommes restés ainsi, immobiles, pendant au moins une heure, dans le silence, simplement à savourer la présence de l'un et de l'autre.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant