43. Assumer que tu es couple, si ?

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22:10 - Battersea, Londres

En arrivant chez moi, j'entendais mon téléphone sonner et je savais pertinemment qu'il s'agissait de Nara mais le noeud dans ma gorge m'empêchait de répondre.

Allongée sur mon canapé, je ne pouvais que laisser mes larmes couler.

À cet instant précis, il me semblait qu'aucun mot, aucune parole ne pouvait vraiment me réconforter. La tristesse m'envahissait, et je me sentais encore plus égoïste de pleurer, alors que je n'étais même pas celle qui avait réellement du supporter la situation.

Dans moins de 48 heures, j'étais censée m'envoler pour l'Italie avec Aaron, mais l'incertitude pesait lourd sur mes épaules. Je me demandais si, au final, il allait maintenir mon billet.

L'inquiétude s'ajoutait à ma peine, rendant la situation encore plus difficile à gérer.

« Et s'il rompait avec moi ? »

Cette idée me retournait l'estomac.

Ce qui me dérangeait le plus, c'était de réaliser qu'à sa place, j'aurais été capable de le faire.

Après ma relation avec Idris, je m'étais promis de ne plus jamais laisser un homme me manquer de respect, peu importe la forme que cela prenait.

Rigoler aux avances d'un homme et montrer ouvertement de l'intérêt en acceptant d'aller discuter avec lui était clairement une trahison.

Putain, il m'a draguée et tout ce que j'ai trouvé à dire, c'est « ok, je te rejoins » qu'est-ce qui cloche chez moi ?

Ce genre de comportement c'est exactement ce qu'Idris aurait été capable de faire devant moi.

sans regrets ni remords.
et lui me tromperait derrière.

Je n'étais pas du tout comme ça. Même s'il semblait charmant, cet homme ne m'intéressait pas du tout, et il n'était même pas à mon goût.

Il paraissait gentil, et sa réaction m'avait touchée car il semblait aussi désemparé que moi lorsque je lui ai expliqué que j'avais quelqu'un, mais je ne voulais rien de lui.

Aaron avait tant fait pour moi, et je m'en voudrais éternellement si notre relation se terminait de cette façon.

L'idée de le blesser à cause d'un moment d'égarement me pesait sur le cœur.

J'avais JAMAIS été aussi bien traité par quelqu'un.

Je pensais à lui, me demandant ce qu'il faisait, comment il se sentait. Je me posais mille questions : pensait-il à moi ? Regrettait-il de s'être engagé à mes côtés ?

Je tournais toutes ces réflexions dans tous les sens, cherchant des réponses qui semblaient m'échapper.

Finalement, j'ai décidé de me lever pour me démaquiller et enfiler un pyjama avant de rejoindre mon lit.

Je n'avais pas la tête à regarder Family Guy ou à me divertir de quelque manière que ce soit. Tout ce que je désirais, c'était dormir, car je savais que, après toutes les larmes que j'avais versées, je me réveillerais avec une sacrée migraine.

08:01 - Sanotis Pharma, Kensington, Londres

Avant d'entrer dans l'immeuble, j'ai pris un médicament pour apaiser mon mal de tête.

Chaque seconde qui passait me paraissait interminable alors que je regardais l'écran d'affichage de l'ascenseur grimper lentement.

L'angoisse grandissait en moi à l'approche du 8ème étage car j'appréhendais énormément ce moment, me demandant comment je pourrais gérer la situation avec Aaron.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant