OAKLEY - le dossier

09. Amiah... que m'as-tu fait.

-  Songez-vous... je fis une légère pause, songez-vous toujours à nous quitter ? ai-je dit en évitant le contact visuel.

- Malgré vos efforts, j'attends tout de même de voir comment évoluent nos relations sur la durée, donc je n'espère pas, répondit-elle

J'avais exprimé quelques regrets par message mais je ne m'étais pas réellement excusé car je souhaitais le faire de vive voix, quand bien même, au moment de lui envoyer ce message, je n'étais pas sur de la revoir.

Nous étions arrivés à un feu rouge et je pris mon courage à deux mains.

- Amiah.. sachez que... je pris une grande inspiration, je tiens à m'excuser pour mon comportement. Je ne dis pas que c'est un travail acquis et que ça n'arrivera plus mais je vous suis reconnaissant d'avoir eu le courage de remettre en question mon attitude, ai-je dit en la regardant droit dans les yeux.

- Je suis soulagée de savoir que mes réflexions n'ont pas été vaines Monsieur Oakley, répondit-elle le regard fuyant.

Après ça, j'imagine que nous étions chacun dans nos pensées mais le silence était assez agréable.

Le fait de raccompagner une collègue en voiture pourrait paraître anodin pour n'importe qui mais c'est une chose que je n'ai jamais faite et que je n'aurais jamais pensé faire, car je ne mélange jamais le travail et la vie personnelle.

Mais Amiah comme d'habitude, bouleversait mes principes et mes habitudes.

Amiah... que m'as-tu fait.

19:22 - Battersea, Londres

Arrivés sur sa rue, elle s'éclipsa de la voiture. En sortant, un coup de vent souffla légerement vers l'intérieur, laissant son agréable parfum planer encore quelques secondes dans la voiture.

Je veux...

- Profitez-bien de votre soirée et ne soyez pas en retard demain, ai-je dit en souriant.

- Merci Monsieur Oakley, à demain, répondit-elle en se précipitant.

Je m'efforçais de tout faire pour qu'elle ne le perçoive pas mais je ressentais une légère jalousie, car j'ignorais avec qui elle allait passer cette soirée.

Les dernières fois où j'ai ressenti une faible jalousie à cause de Monsieur Schmidt ou de James, je réagissais avec impulsivité et m'en prenait à Amiah donc je devais apprendre à me contrôler pour le bien de nos relations profesionnelles.

"Elle est indisposée, elle ne pourra rien faire"

Une pensée intrusive me traversa l'esprit que je regretta la seconde d'après.

Elle ne m'appartient pas et je suis son responsable donc ce qu'elle fait de son temps libre ne me regarde absolument pas.

19:41 - Mayfair, Londres

J'avais récuperé quelques dossiers au travail afin de les traiter une fois chez moi. J'étais tout aussi surpris de la quantité d'élèments à traiter dans le dossier Lankess mais au moins nous avions pu avancer plus vite.

Après m'être déchaussé, je retira directement mon costume et alluma mon ordinateur portable afin de me mettre au boulot.

Je devais passer quelques coups de fil mais j'avais horreur de ça. Devoir exprimer sa demande, qu'on te mette en attente, qu'on te transfère vers une personne plus habilité etc... Je perdais toujours énormément de temps, d'autant plus qu'on me reprochait constamment d'avoir un ton hautain.