03. Etait-ce si grave, d'essayer ?

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07:05 - Battersea, Londres

Je me réveillais difficilement, avec un poids dans la poitrine, mes pensées encore submergées par le tumulte des souvenirs d'hier soir.

Les images d'Aaron et de cette femme à ses côtés dans le restaurant me hantaient, se mêlant à des souvenirs de notre passé.

Je me redressais lentement dans mon lit, le cœur lourd. Blue, s'étira à mes côtés, ignorant mes tourments mais toujours la pour me réconforter.

- Tu as bien dormi Blue ? ai-je demandé, je t'envie, moi j'ai fait que des cauchemars.

Elle s'allongea sur mes cuisses.

- Aaron était avec une fille hier, ai-je commencé à dire, tu penses qu'il l'aime plus que maman ?

Je restais là, à le regarder comme si j'attendais une réponse de sa part.

Finalement, je me levais, traînant les pieds vers la cuisine, où je préparais une tasse de thé. La chaleur de la tasse contre mes mains me réconfortait légèrement, mais chaque gorgée me ramenait à la réalité.

Une série de pensées tourbillonnantes me traversait l'esprit. En observant Blue jouer avec son jouet, je réalisais que j'avais enfoui beaucoup trop de sentiments et que la peur me paralysait.

Le trajet vers le travail fut empreint de silence, l'air était lourd et l'atmosphère du matin semblait s'accrocher à moi. Je m'étais préparée à affronter la journée, mais en arrivant au bureau, le simple fait de croiser les visages familiers me faisait ressentir du réconfort.

08:28 - BioCure Pharma, Chelsea, Londres

Dès que je mis le pied dans le bâtiment, j'ai été accueillie par les murmures et les rires de mes collègues, même si ces sons résonnaient comme une musique lointaine, presque discordante.

Je me dirigeais vers mon bureau, prenant le temps de m'installer, espérant me fondre dans le décor mais c'était compliqué.

Ce n'était pas comme à Sanotis, ou nous avions des bureaux individuelles. Les locaux étaient sur un étage et il s'agissait des grands open-spaces par service.

En levant les yeux, je croisais le regard de Sophie, ma collègue, qui me regardait d'un air complice.

- Ça va Amiah ? m'a-t-elle demandé, t'as une petite mine.

- Oui ça va, ai-je répondu, juste très fatigué.

- Tu veux qu'on aille se chercher un café ? me proposa-t-elle.

- Volontiers, ai-je répondu.

Je sais que ça pouvais que me faire du bien.

Je feignis un sourire.

La matinée avançait lentement, chaque minute étant une épreuve. Je m'efforçais de rester concentrée sur mes tâches, mais mon esprit revenait sans cesse à ce dîner, à cette femme avec lui.

Mes pensées étaient constamment interrompues par des rires provenant du bureau voisin, où des collègues parlaient.

À la pause déjeuner, je me retrouvais dans la salle de repos, assise à une table, entourée de collègues qui discutaient de leurs projets pour le week-end à venir et je demandais si j'allais me rendre à Stratford.

Ces dernières semaines, j'avais essayé de prendre beaucoup de temps pour moi et par conséquent, les seuls moments que j'avais de répit, c'était le week-end donc je n'allais plus vraiment tous les week-ends chez mes parents.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant