11. Sûre... et certaine

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18:49 - Gentlemen's Coffee, Battersea, Londres

La douceur des lèvres d'Amiah sur les miennes me rappelait tout ce que nous avions partagé, ce que nous avions perdu, et ce que nous pourrions peut-être retrouver.

Mais une voix sournoise s'immisçait dans mon esprit, soulevant des questions que je n'étais pas prêt à affronter.

Est-ce que je sautais simplement sur l'occasion, me noyant dans l'excitation du moment pour fuir la réalité de notre rupture ?

Étais-je en train d'éviter de vraiment guérir ?

Je chassais cette pensée aussi vite qu'elle était venue. Ce n'était pas le moment de plonger dans le désespoir ou l'incertitude. Je voulais être là pour elle, pour nous.

« Cette fois-ci je te fais confiance Aaron »

Cette phrase signifiait beaucoup pour moi. Amiah savait combien je lui avais toujours reproché de privilégier les avis et les pensées des autres avant les miens, et j'avais l'impression qu'à travers ses mots, elle laissait entendre que cette fois-ci serait différente.

Ce serait mentir de dire que je n'étais plus blessé, que la douleur de notre rupture n'avait pas laissé de cicatrices.

Il y avait encore cette rancœur sourde, ce ressentiment qui s'accrochait à moi comme une ombre. Trois mois de silence, de confusion, d'incertitude... Tout cela me pesait encore.

Bien que ces trois mois aient été un coup dur pour notre relation, peut-être avions-nous la possibilité de reconstruire ce qui avait été brisé.

Le simple fait qu'elle regrette son geste et qu'elle prenne conscience de l'impact de ses choix sur nous suffisait à me donner une lueur d'espoir.

- J'aimerais qu'on parle de quelque chose, me lança Amiah.

- Je t'écoute, ai-je répondu soucieux.

- Cette histoire autour de ta « carrière »... a-t-elle commencé, vu que c'est en parti à cause de ça que j'avais pris ma... décision.

Je me redressais légèrement, tentant de calmer les battements désordonnés de mon cœur.

- Je sais qu'on ne se presse pas et qu'on verra où nous mènera tout ça mais, elle fit une pause, s'il s'avère que nous deux, ça reparte réellement, a-t-elle continué, j'aurais toujours cette crainte d'être un frein pour toi...

- Écoute, ai-je commencé, je veux être sincère avec toi. J'ai beaucoup plus de responsabilités aujourd'hui à Sanotis et avec l'héritage de mon grand-père... bien que les droits de successions prennent du temps, y en a certainement qui vont tomber sur mon père puis sur moi.

Elle me regardait comme si une certaine angoisse l'a traversait.

- Ça fait peur dit comme ça, j'en suis conscient, ai-je dit, mais... je veux essayer de faire de mon mieux. Je te l'ai dit avant et je te le répète mais si c'est pas supportable pour toi je comprendrais. J'aimerais juste que tu me laisses te prouver et me prouver à moi-même que j'en suis capable...

- Donc « être compréhensive et faire des concessions » c'est ça ? a-t-elle demandé

- Oui mais ce sera dans les deux sens, ai-je dit pour la rassurer, je veux pas juste que tu t'adaptes à moi, j'ai conscience que je dois aussi le faire.

Elle finit par hocher la tête.

- Tu as d'autres choses en tête ? ai-je demandé, je préfère qu'on soit clair sur tout et qu'on mette tous les doutes de côté.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant