49. Désolée.

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Toute la matinée, mon esprit n'arrivait pas à se détacher du déjeuner à venir avec Madame Moore. Une vague d'angoisse montait en moi à chaque fois que j'y pensais.

En même temps, je savais que je ne pouvais pas en parler à Aaron pour l'instant car je ne voulais pas l'inquiéter inutilement, surtout si ce n'était rien de grave.

Alors, entre deux dossiers, j'ai été dire à James que je ne pourrais pas déjeuner avec lui aujourd'hui. J'ai évité de donner des détails, me contentant de dire que j'avais un imprévu.

Le temps semblait s'étirer à l'infini alors que les minutes passaient. Mon cœur battait un peu plus fort à chaque fois que je repensais à la conversation à venir.

12:13 - King's Table, Kensington, Londres

Nous avions pris soin de ne pas quitter le bureau en même temps, mais à quelques minutes d'intervalle, pour éviter qu'Aaron puisse nous voir.

Pendant que nous marchions côte à côte en direction du restaurant, l'atmosphère était lourde et pesante. Aucun mot ne sortait de nos bouches.

Alors que nous étions assises au restaurant, Madame Moore prit la parole, l'air grave, brisant enfin le silence tendu qui régnait depuis notre départ du bureau.

- Alors Madame Juma, elle brisa le silence une fois installé, je vais aller droit au but, car vous devez déjà vous douter que je souhaite vous parler d'Aaron.

J'hocha la tête en étirant un léger sourire.

- Nous ne nous sommes pas quittées dans les meilleures conditions à Capri, et je voulais discuter avec vous afin d'éviter tout malentendu, dit-elle en plantant son regard dans le mien. Sachez que je n'ai rien contre vous, personnellement, mais ce qui m'a vraiment surpris, c'était de voir Aaron accompagné. Pas de le voir... avec vous.

Elle commençait par un mensonge.

Génial.

- Comme vous l'avez sûrement remarqué, la famille d'Aaron n'est pas exactement une famille « comme les autres ». Ce n'est pas pour vous décourager, a-t-elle dit, loin de là. Je ne veux pas faire obstacle à son bonheur, c'est tout sauf mon intention. Mais Aaron est un homme borné, et je sais qu'il ne m'écoutera pas, c'est pourquoi je me tourne vers vous.

Sa voix était douce, mais son message était tout autre.

- Vous ne vous fréquentez que depuis peu, et..., a-t-elle continué, vous savez, on est tous passés par des histoires d'amour passionnées étant plus jeune. Mais en fin de compte, ce n'est pas ce genre de relation qui bâtit un mariage solide et encore moins une famille.

Elle marqua une pause avant de continuer.

- Mon plus grand souhait c'est qu'Aaron reprenne un jour les rênes de Sanotis et ce poste exige énormément de temps et d'investissement, et à côté, il y a aussi les affaires familiales que son père et ses oncles dirigent, et qui finiront par être léguées à Aaron et ses demi-frères. C'est une immense responsabilité, a-t-elle dit en hochant la tête.

Mon cœur se serra en entendant cela, car je savais combien Aaron tenait à ses ambitions, et combien il rêvait de diriger Sanotis un jour.

Je commençais à comprendre où elle voulait en venir, et la boule dans ma gorge grossissait.

- Quand j'ai épousé Hugh, je savais dans quoi je m'engageais. J'ai dû faire beaucoup de concessions. Il y avait des semaines entières, voir des mois où je ne le voyais pas, et Aaron non plus ne l'a pas beaucoup vu en grandissant, a-t-il dit, en parallèle, j'avais aussi ma propre carrière à gérer, donc je n'étais pas la non plus.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant