25. Tout le monde, sauf

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Un mélange d'excitation et d'appréhension envahissait mon corps en relisant son message encore, encore et encore.

Voir ma famille m'avait certes permis de me changer les idées, mais maintenant qu'Aaron m'avait donné signe de vie, j'angoissais de nouveau, surtout à l'idée de le revoir après ces 4 jours sans avoir eu de ses nouvelles.

J'avais beau être empathique et sensible, je ne savais absolument pas comment réagir face à cette situation. J'avais peur de dire ou faire quelque chose de maladroit, peur qu'il se referme et qu'il ne veuille pas discuter.

Arrête de ruminer Amiah.

Il traverse une épreuve difficile donc le principal est que je sois là, pour lui. Même si je ne trouve pas les mots justes, le fait qu'il souhaite me voir montre que ma présence est importante et peut lui apporter du réconfort.

Il n'était que 14 heures, et je sentais déjà que la journée allait passer terriblement lentement. Chaque minute semblait durer une éternité, et l'attente devenait de plus en plus difficile à supporter.

Mes parents n'étaient toujours pas rentrés de leur balade, mon frère était parti s'aérer dans le jardin, et moi, je restais là, accoudée sur la table à manger.

J'avais de nouveau pris l'habitude de vérifier mon téléphone toutes les minutes, compulsivement comme s'il allait me répondre à la seconde même.

- Vous êtes la ? s'écria ma mère en rentrant.

- Oui maman, ai-je dit en les voyant arriver, Eli est dehors.

* Notification de message *

AARON : 20h.

20h ?

- Finalement je vais pas pouvoir rester cette nuit, Nara a eu un problème et elle a impérativement besoin de moi, ai-je dit à mes parents l'air désolée.

- Oh mais t'abuses Amiah, a dit Eli en revenant.

- On voulait aller au restaurant ce soir ma chérie, a dit mon père, tu peux pas aller aider ta copine demain ?

J'étais peinée.

- Je suis désolée elle a impérativement besoin de moi ce soir, sinon on peut se faire ça demain soir ? ai-je dit peinée

Si j'étais venue aujourd'hui, c'était pour rester avec eux, je le sais. Mais s'ils connaissaient la vraie raison derrière tout ça, je sais qu'ils comprendraient.

Finalement, ils avaient accepté de décaler le dîner au lendemain soir, et je leur ai expliqué que Nara aurait besoin de moi uniquement ce soir. Cela signifiait que nous pouvions encore passer toute l'après-midi ensemble.

Malgré tout, mes parents voyaient bien que j'étais préoccupée, surtout que mon frère n'arrêtait pas de me taquiner en répétant : "Nara, hein ?", comme s'il savait que c'était une excuse.

Son regard m'agaçait, mais je ne laissais rien paraître.

Officiellement, Aaron et moi n'étions rien. Je n'avais pas vraiment de gêne avec mes parents, mais je ne pouvais pas leur parler de lui alors qu'il y avait une chance qu'ils n'en n'entendent plus parler dans un mois.

Et aussi parce que c'était mon responsable.

Quand je me souviens de la difficulté qu'ils avaient eue à se défaire d'Idris, je préférais leur épargner cela.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant