09. Ton petit copain ?

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19:03 - Battersea, Londres

Je refermais doucement la porte derrière Aaron, le bruit de ses pas s'éloignant dans le couloir résonnant encore dans ma tête.

Je restais un moment immobile, la main sur la poignée, comme si le moindre mouvement pouvait briser l'équilibre qui s'était installé entre nous.

Je m'avançais lentement vers le salon. Tout me semblait soudain vide, alors que l'air est encore chargé de son parfum.

Un parfum qui me donnait l'impression que, l'espace d'un moment que tout était redevenu comme avant. Je me suis assise près de Blue, qui s'étirait paresseusement sur le canapé avant de relever la tête pour me fixer de ses grands yeux.

Je glissais mes doigts dans sa fourrure, cherchant à me rassurer par ce contact, mais je n'y trouve qu'un réconfort éphémère.

Pendant quelques minutes, c'était comme si rien n'avait changé, comme si on pouvait encore être "nous".

« Alors Blue, dit Aaron en le regardant, sache que ce surnom m'était dédié autrefois et j'ai besoin que tu t'assures que ta « maman » n'appelle personne d'autre comme ça en mon absence. »

Je savais exactement ce qu'il entendait par là parce que c'est exactement de cette manière qu'on avait l'habitude de se taquiner mais s'il me draguait ouvertement c'est que ça signifiait quelque chose pour lui ?

Maintenant qu'il est parti, tout me semble à nouveau terriblement réel. Il est vraiment parti, et avec lui, cette illusion de normalité.

Un soupir m'échappe, mes doigts tremblent légèrement contre le pelage de Blue.

- Pourquoi est-ce que ça fait encore si mal ? ai-je lancé à Blue.

Blue miaule doucement, sa façon à lui de me répondre, mais le silence qui envahit l'appartement est plus parlant.

Je me demande si j'aurais dû faire quelque chose de différent, dire quelque chose de plus quand Aaron était là. Peut-être que si j'avais trouvé les bons mots, il serait encore ici. Mais ces pensées ne mènent à rien.

C'est absurde, non ?

J'essaie de me convaincre que notre relation appartient au passé, que je dois avancer. Mais le voir partir ce soir, après avoir partagé ce moment.

Ça fait si mal, comme si la blessure s'était rouverte. Comme si je n'avais jamais vraiment guéri.

« Ça va, tu ne déprimes pas trop ? »

La phrase ne faisait que de tourner en boucle dans ma tête. J'étais sûre que la mère d'Aaron n'aurait eu aucune gêne à partager des détails sur notre rupture avec Charlotte.

Je me demandais si elle lui avait également parlé de Capri, de notre discussion et de la décision que j'avais prise après cette dernière.

« Je lui ai juste parlé en 5 minutes et j'ai réussi à l'influencer dans sa décision. »

Je me faisais tous les films possible, en me demandant si elle avait juste annoncé notre rupture ou si elle s'était permise de faire des commentaires sur la manière dont elle a eu un rôle important sur ma décision.

Elle prétendait vouloir le meilleur pour Aaron, mais au fond, c'était surtout la carrière et l'image de son fils dont elle se préoccupait. Son bonheur personnel lui importait peu.

Lorsque notre relation a pris fin, son attitude a changé du tout au tout. Elle est devenue distante, presque froide, comme si la rupture était la dernière chose qu'elle attendait de moi et que maintenant elle était débarrassée.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant