39. N'ayez pas pitié de moi...

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- Viens avec moi ? a-t-il dit

Je releva légèrement la tête, car je ne comprenais pas où il voulait en venir.

- À Capri, viens avec moi, a-t-il répété

- Mais... je ne.. y aura toute ta famille Aaron, ai-je lancé en bafouillant.

Il haussa des épaules.

- Ça voudrait dire que tout le monde sera mis au courant pour nous, ai-je dit en le regardant, tu es sûr de vouloir cela ?

Aaron m'expliquait qu'au vu des récents événements, cela ne tarderait pas à se savoir. Il ajouta que dans sa famille, beaucoup se rendaient à ce type d'événements avec de nouvelles personnes, dans le seul but de venir accompagné.

- Mais toi c'est différent... a-t-il commencé, j'ose espérer qu'ils te verront plus d'une fois.

- Et.. qu'est-ce que va penser ta mère ? ai-je demandé inquiète.

- Ça m'est complètement égal Amiah, a-t-il dit

- Je.. ne sais pas Aaron... ai-je murmuré en regardant le plafond.

Il s'est redressé pour s'asseoir à côté de moi, et je lui ai expliqué que, de mon côté, c'était une énorme étape, surtout connaissant les exigences de sa famille.

- Et si je ne corresponds pas à leurs attentes ? ai-je demandé, je ne fais pas partie de votre monde...

- Mais tu fais parti du mien, a-t-il dit, tu sais que j'ai jamais été en accord avec leurs règles absurdes donc tu peux bien croire que ça me passe au-dessus, a-t-il répondu

Pour moi, parler de quelqu'un à mes parents, c'est une chose, mais amener cette personne à un événement aussi intime qu'un mariage pour qu'ils la rencontrent, c'est totalement différent.

Encore une fois, je réalisais à quel point nous étions différents, mais je n'étais pas sûre de vouloir faire des concessions sur ce point.

- Et si... je suis la seule personne noire ? ai-je demandé

Il afficha une expression d'incompréhension.

- Je n'ai pas oublié le commentaire de ta mère... ai-je avoué, je ne veux pas me retrouver entouré de personnes qui me feront le même type de commentaires.

- Amiah, si quelqu'un se permet de te juger ou de te mettre mal à l'aise, il regrettera aussitôt. Je ne laisserai personne te traiter différemment, a-t-il dit en me regardant dans les yeux

- Tu l'as déjà fait, ai-je dit en faisant référence à sa mère.

- Je me suis déjà excusée milles fois pour ça Amiah, a-t-il dit agacé

C'est vrai

- Je suis désolée, c'est juste que... je jouais avec mes mains, ça m'angoisse j'ai l'impression que c'est beaucoup trop tôt.

- Eh, il dit en attrapant mes mains, calme toi mon cœur. Je te faisais juste une proposition parce que ça me ferait plaisir d'y aller avec toi, il chercha mon regard, mais ne te sens pas forcé.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant