06. L'entendre toute la journée

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- Dites quelque chose, je vous en supplie, lui relançais-je.

- Je pense que cette discussion nous mènera nulle part Monsieur Oakley.

Monsieur Oakley.

Nos regards restèrent accrochés pendant quelques secondes et on pouvait tout y lire, les miens débordaient de haine, les siens de déception.

Ça faisait qu'une semaine qu'elle était arrivée, qu'est-ce qu'il m'arrivait ?

J'avais toujours été autoritaire avec mes collègues et personne ne remettait en cause ma manière de parler, pourquoi ce serait différent avec elle ?

Ses yeux, ses cheveux, sa peau, son odeur.

Elle ne me plaît pas réellement, je ne supporte juste pas le regard que James et Monsieur Schmidt pose sur elle, car je connais leurs intentions et elle agit comme si elle ne le voyait pas.

18:12 - Sanotis, Kensington, Londres

Le temps s'est écoulé à une rapidité folle, tout le monde était déjà parti.

J'étais resté enfermé dans mon bureau après l'incident avec Amiah car je savais qu'au moins James avait du m'entendre crier, son bureau étant en face de celui d'Amiah.

Il faut que je cesse de l'appeler par son prénom, nos relations sont formelles.

* Notification d'appel *

- Allô ? ai-je lancé

- Salut Aaron, tu es toujours au boulot ?

Putain.

- On voulait aller boire un verre au Twenty Two, elle reprit.

- Je n'ai pas fini et j'ai encore plusieurs dossiers à traîter. Ce sera pour une prochaine fois. ai-je dit de manière directe.

- C'est ce que tu as dit la dernière fois, m'a-t-elle dit de manière agacé.

Oui et c'est ce que je dirai la prochaine fois.

- Bonne soirée Charlotte, lançais-je avant de raccrocher.

Le Twenty Two, ce club privé qui rime avec hypocrisie et qui est reservé uniquement à la petite bourgeoisie anglaise. La seule chose que ces gens ont en commun c'est l'argent et le mépris de classe, mais ça à l'air de amplement leur suffire.

Charlotte et moi avions été mis en contact par nos mères respectives. Elles pensaient faire preuve de subtilité en tentant de nous rapprocher, mais j'éprouve rien que de la désolation pour cette fille. Entre les soirées mondaines, les voyages, les clubs privés, ces gens-là ne savaient plus comment dépenser l'argent de leurs parents.

Ma mère n'a pu accéder à ce milieu que par son mariage avec mon père et elle s'en donnait à coeur joie. Quand bien même mes grands-parents appartenaient à l'Upper Middle-Class, il existait tout de même un fossé entre ces deux milieux.

Grâce à mon père, elle avait réussi à monter l'une des plus grosses sociétés pharmaceutiques anglaises, tout ça dans le but de s'assurer un patrimoine dans le cas où elle divorcerait avec lui, ce qui est chose fait.

21:28 - Mayfair, Londres

Cette journée a été éprouvante mais au moins nous avions décroché un gros contrat.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant