05. Les circonstances... de la fin

104 15 6
                                    

19:02 - The Gherkin, Londres

En arrivant à la soirée, un léger agacement me tenaillait. J'en avais marre de ce genre d'événements où l'on se forçait à sourire et à échanger des banalités avec des collègues.

L'atmosphère, les conversations superficielles et les rituels de politesses me semblaient d'un ennui mortel.

Je pénétrais dans la salle de réception, le bruit des rires et des discussions me frappant de plein fouet.

Les lumières tamisées créaient une ambiance, rendant les gens plus bavards, mais j'avais du mal à me fondre dans cette atmosphère.

Quelques collègues me saluèrent, et je leur rendis un sourire distrait. Je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une certaine solitude, comme si j'étais là, mais pas vraiment présent.

Surtout avec toutes les pensées qui occupaient mon esprit depuis une semaine.

Ces derniers jours, j'avais essayé de me concentrer sur mes nouvelles responsabilités au travail, mais rien n'y faisait, elle était toujours là, en arrière-plan, comme une mélodie que je ne pouvais pas chasser.

Mon regard erra dans la pièce, sur les visages souriants, sur les verres levés en toast et sur les petits groupes qui discutaient avec enthousiasme.

Je n'avais pas envie de faire semblant, pas ce soir.

Au bout d'un moment, j'avais envie de me rafraîchir donc me rendit au buffet. L'odeur de l'alcool qu'il y avait autour de ce dernier me répugnait et me ramenait de nouveau 3 mois plus tôt.

Elle avait prit soin de moi.

En faisant le tour du buffet, je remarquais un coin un peu plus calme où je pourrais me concentrer sur mes pensées. Une excuse pour échapper à cette ambiance qui m'étouffait.

J'étais assis, observant les gens autour de moi. Je m'étais habitué à me perdre dans mes pensées, à ignorer l'énergie qui émanait de cet événement.

Je savais que je devais être là pour le travail mais si ça ne tenait qu'à moi, je ne serais pas venu.

Alors que je pris une gorgée de ma boisson, une main se posa sur mon épaule, me surprenant. J'ai toujours détesté qu'on me touche sans prévenir, même pour attirer mon attention.

Mes muscles se tendirent instinctivement.

- Aaron... ? ai-je entendu.

C'était impossible.

Lentement, je tournais ma chaise, et mon cœur s'arrêta un instant.

La dernière personne que je m'attendais à voir dans cet endroit. Elle était... sublime, comme toujours, mais il y avait une ombre dans son regard que je n'arrivais pas à interpréter.

Le temps sembla se figer autour de nous. Les conversations des autres se fondirent en un bruit de fond lointain.

Elle portait une robe blanche que je reconnus instantanément. C'était la Coperni que je lui avais offerte. Une multitude de souvenirs refit surface.

Sa présence ici, dans cette robe, me désarçonnait complètement. Pourquoi la portait-elle ?

Je me souvins alors de la semaine dernière, de cette image de l'homme avec qui je l'avais vue au restaurant. Un mélange de confusion et de frustration s'empara de moi.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? demandai-je, légèrement détaché.

Amiah baissa les yeux un instant, comme si elle pesait ses mots. Mon esprit était en ébullition. Chaque seconde d'hésitation semblait accentuer la tension entre nous.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant