✧ Chapitre 54 ✧

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Musique :

Written on the Sky (Lavinia Meijer)

*

Trois jours passèrent sans que l'ombre d'un navire royal ne s'élève à l'horizon. La nuit du quatrième fut un peu plus fraîche que les précédentes, du fait de leur progression à la frontière de la Mer Cendrée.

Un vent léger agitait les cordages qui maintenaient les voiles repliées. Le Liberate avait jeté l'ancre pour la soirée sur ordre des Keppler. Ils approchaient d'Helys, une île de taille moyenne où ils avaient prévu de passer une petite semaine de repos. Afin de ne pas la contourner par mégarde dans l'obscurité ou pire, heurter les massifs rocheux qui la protégeaient, les Keppler ordonnèrent à ce que l'ancre soit jetée afin de se prémunir de tout risque.

La silhouette du Liberate flottait donc paisiblement au milieu de l'océan sans fin, définissant l'unique relief de l'horizon.

Cette nuit-là, les flots n'étaient pas éclairés par la lueur rassurante de l'astre nocturne. Le ciel était d'une obscurité profonde et silencieuse, prolongeant celle de l'océan. Les courants étaient paisibles. Tous ces signaux laissaient à prévoir une journée sereine.

Il devait être minuit passé. Tous les hommes du Liberate dormaient plus ou moins paisiblement dans leur hamacs, bercés par les remous du navire. Mis à part les ronflements bruyants de certains, rien ne dérangeait le dortoir plongé dans l'obscurité.

Soudain, une petite ombre sauta au sol depuis l'une des poutres, sans le moindre bruit. La boule de poil, pas plus grosse qu'un boulet de canon, se faufila entre les malles des marins attachées au sol.

Elle savait exactement où se rendre, cela faisait quelques jours qu'elle observait les allées et venues des matelots pour mémoriser la couchette de celui qu'on lui avait demandé de chercher. Et elle avait rempli sa mission à merveille.

En arrivant sous le hamac occupé, la créature se dressa sur ses deux pattes arrière avant d'escalader, sans un bruit, l'une des poutres qui le maintenait. Lorsqu'elle arriva sur les accroches de ce dernier, la bestiole renifla l'odeur de l'homme qui se trouvait là, endormi paisiblement.

Il s'agissait bel et bien de Thomas Moore.

Tout en prenant garde à ne pas le réveiller, la bête rejoignit sa tête. Son poids infime, fit à peine bouger le tissu de la couchette. Elle n'aurait jamais pu être plus discrète.

Soudain, le matelot se retourna dans son hamac en donnant un coup de main vers sa joue. Contrairement à ce que son rêve lui avait dit, il ne s'agissait pas d'un simple insecte car sa paume frappa une masse poilue qui poussa un couinement aigu. Immédiatement, il sentit une douleur fuser dans le creux de sa main.

Thomas se réveilla d'un bond. Dans son sursaut, il manqua de tomber de sa couchette avec un hoquet de surprise, prêt malgré tout à attaquer la chose qui venait de le mordre.

— C'est quoi cette merde encore ? grogna-t-il d'une voix endormie, le cœur battant, tout sens aux aguets.

Il sentit alors quelque chose sauter sur ses cuisses. Il sursauta de nouveau et essaya de dégager d'un coup violent la bête avant de suspendre son geste lorsqu'il reconnut, une fois ses yeux habitués à l'obscurité, la silhouette d'un petit primate.

— Putain, qu'est-ce que tu me veux Oslo ? râla-t-il en reposant sa main sur le dos du petit animal, tétanisé, pour s'assurer qu'il s'agissait bien de lui.

Quand il sentit ses deux queues glisser autour de son poignet, le blond poussa un long soupir rassuré.

— Bordel, tu m'as foutu la frousse, chuchota-t-il.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 30 ⏰

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Meeryn's Tales - Edimas : Tome 1 [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant