Meeryn's Tales - Edimas : Tome 1 [EN COURS]

✧ Chapitre 16 ✧

Le chavirement soudain du navire le fit rouler sur le ventre. Thomas poussa un râle de douleur en sortant de sa profonde torpeur. Une migraine épouvantable lui lacérait les tempes. Il avait si mal qu'il en vint à se demander si Thaalya ne lui avait pas fait une mauvaise blague dans son sommeil. Cependant, il réalisa peu à peu qu'il ne se trouvait pas dans son hamac, mais allongé pathétiquement sur un sol humide.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il se découvrit plongé dans une obscurité inquiétante. Plus angoissant encore : il n'avait aucun souvenir de ce qui avait bien plus l'emmené ici dans cette... cellule ? Il aperçut une unique lueur visible en dessous de ce qu'il supposait être la porte de la pièce. Il tenta de se relever et...

Il était attaché. Dès qu'il sentit la chaîne autour de ses poignets, l'inquiétude s'immiscer davantage dans son cœur déjà apeuré. Que se passait-il ? Pourquoi était-il attaché ? Avaient-ils été attaqués ? Était-il encore dans le Liberate ?

Thomas poussa un gémissement en prenant appui contre le mur pour s'asseoir tant bien que mal sur le sol dur. Des courbatures irradiaient tous ses membres. Ensuite, il commença à tirer sur ses liens, le cœur battant, pendant que son regard s'habituait à l'obscurité. Il s'arrêta rapidement à cause de la brûlure qui irradiait ses poignets. Son souffle s'accélèra.

Une douleur à l'origine inconnue tirait le moindre membre de son corps, mais n'était que partielle par rapport à la peur qui le paralysait. L'ignorance était jusque là, la blessure la plus éprouvante à surmonter.

Ses pensées ne faisaient que se mélanger les unes aux autres sans pouvoir tenir de raisonnement efficace. C'était sans doute le pire réveil de sa vie. Il était sur les nerfs, la gorge nouée par la panique.

Soudain, alors qu'il tirait de toutes ses forces contre les liens qui entouraient sur ses poignets, des bruits de pas se firent entendre derrière la porte. Il s'immobilisa, peinant à garder sa respiration silencieuse tant il manquait d'air.

Une clé déverrouilla la porte qui s'ouvrit sur...

— Thaalya, soupira-t-il avec soulagement en fermant les yeux.

C'était bien la première fois qu'il était si content de la voir. Ses épaules se détendirent et sa respiration put enfin reprendre une cadence normale.

— Tu es tout transpirant, ça va ?

Elle se baissa devant lui en posant sa lanterne à huile et observa son visage avec inquiétude.

— Je... Ouais, enfin ça pourrait être mieux.

— Je suis vraiment désolée, je ne comprends pas pourquoi elle a pris une mesure si drastique, murmura-t-elle en se penchant vers ses mains pour défaire ses liens. Elle aurait juste pu te mettre en cellule, sans t'attacher, ou alors t'attacher au dortoir, je sais pas... Elle a vraiment exagéré, bon sang,

Il fronça les sourcils, perplexe avant de grimacer de douleur lorsque ses gestes ravivèrent la douleur à ses poignets.

— Qu'est-ce que j'ai fait ? murmura-t-il d'une voix rauque déshydratée.

Elle ne répondit pas tout de suite, bien que son visage fermé montrait clairement qu'elle était en train de réfléchir à la réponse qu'elle devait lui donner.

— Rien de grave, ne t'inquiètes pas. Attends juste un instant.

Il se tut donc en la laissant opérer. Elle s'assit en tailleur devant lui et prit le sac en cuir qu'elle avait apporté. Une miche de pain apparut alors dans sa main, qu'elle lui tendit rapidement. Il s'empressa de la prendre, affamé et croqua dedans en la remerciant. Il avait surtout soif et... Comme si elle lisait ses pensées, elle sortit en même temps une flasque d'eau. Les quelques gorgées qu'il but furent absolument divines