Un peu plus d'une semaine entière s'écoula en suivant ce rythme : repas, entrainement, nettoyage et repos. Plus les jours passaient, moins le Liberate croisait la route d'autres navires. Au dixième jour, ils furent totalement seuls au beau milieu de la Mer de Crys.
L'éloignement des terres se constatait aussi par l'augmentation cruelle de la chaleur. Malgré le vent marin qui soulageait leur peau suante, cette dernière ne fut pas épargnée par les coups de soleil et insolations. Le médecin du navire eut de nombreux cas de malaises à gérer en quelques jours à peine.
Les postes avaient donc dû tourner pour assurer les différentes tâches que les plus impactés n'avaient pas pu effectuer, ce qui alourdit encore la charge de travail de ceux qui résistèrent à la vague de chaleur. Ce fut notamment le cas de Thomas qui, en plus de continuer à se familiariser avec son poste actuel, fut contraint de prendre la suite de plusieurs autres missions. Aider à vérifier l'inventaire des munitions, lustrer les canons extérieurs ...
En fin de compte, il s'épuisa tout autant que les autres, voir plus pour prouver sa motivation aux membres de l'équipage et aux Keppler.
Un jour où le soleil fut particulièrement puissant, les capitaines décidèrent de gracier de tâches l'équipage pour la journée en annonçant à la place, un entraînement général au maniement des armes sur la base du volontariat.
Les Keppler avaient beau être puissants, ils ne pouvaient rien faire quand Sorath décidait d'enflammer les cieux.
Certains, évidemment, en profitèrent pour se reposer et regarder les groupes se former. D'autres plus motivés, ne se laissèrent pas abattre par le soleil cuisant et se réunirent sous l'ombre des grandes voiles blanches, toutes dépliées dans l'espoir de capter la moindre brise de vent.
Sous la demande d'Isaak, les volontaires formèrent des duos équilibrés.
— Thomas, avec moi ! ordonna Thaalya sans même attendre la suite des consignes du maître-cannonier.
Il était hors de question qu'on lui pique son binôme de prédilection : elle avait encore beaucoup de choses à lui apprendre. Thomas la rejoignit avec un sourire amusé, sans doute convaincu qu'il n'aurait pas son mot à dire dans l'histoire.
– Poussin ! l'appela soudain Isaak.
Elle leva les yeux vers lui, perchée en haut de l'escalier des capitaines.
— Oui ?
— Vas-y doucement avec lui, le but c'était de le recruter, pas de le charcuter !
Thaalya éclata de rire en levant son pouce en l'air :
– Pas maintenant, promis ! cria-t-elle de l'autre bout du navire.
– Comment ça, pas maintenant ? répliqua aussitôt l'intéressé en riant.
– On ne t'as jamais parlé de l'espérance de vie chez mes adversaires ?
– J'te connaissais pas il y a encore une semaine.
– Tant pis pour toi, tu n'aura pas préparé ton testament, ricana la brune en sortant légèrement sa chemise de son corset, pour être plus libre dans ses mouvements.
Elle fut la seule à rire, mais n'y fit pas attention. Sans perdre plus de temps, elle alla chercher deux couteaux longs et en lança un à son acolyte :
– Alors dis moi, t'es-tu déjà battu avec ce genre d'armes ? annonça-t-elle tranquillement en lui montrant le poignard qu'elle tenait entre ses doigts.
Le regard à moitié caché par le tricorne qu'elle portait sur la tête, Thaalya releva légèrement la tête vers son compagnon qui lui, ne portait qu'un simple foulard gris sur ses cheveux clairs.
VOUS LISEZ
Meeryn's Tales - Edimas : Tome 1 [EN COURS]
FantasíaThaalya n'a de célèbre que son nom. Thomas n'a de succès que ses tourments. Marta et Orel n'ont de bonheur que leur famille. Ensemble, ils vont devoir apprendre à survivre dans un monde divisé, à bord de l'un des navires pirates les plus mystiques d...