✧ Chapitre 27 ✧

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– Quelques heures plus tôt –


Le capitaine du Liberate ne s'était jamais vraiment habitué aux flots calmes des littoraux. Ils semblaient vides, dépareillés de toute l'énergie fougueuse dont ils étaient habituellement dotés. Quelques oiseaux nocturnes rendaient la cote un peu plus vivante qu'elle ne l'était, mais Orel les connaissait assez pour savoir qu'ils pouvaient mettre en péril toute leur mission. Les wéliviens disposaient de nombreuses techniques animales d'espionnage pour garder en permanence un œil sur leurs terres.

A l'approche de la plage rocheuse, les hommes sortirent des trois chaloupes, plongeant leur bassin dans l'écume épaisse. L'eau était froide, mais pas suffisamment pour mettre à l'épreuve leurs corps entraînés par des années de vie en mer.

Le capitaine fit signe d'éteindre toutes les lanterne et signa ses ordres avec des gestes précis, que la dizaine d'hommes comprit instantanément.

Avec la discrétion pour laquelle ils étaient connus, ils amarrèrent leurs chaloupes aux rochers qu'ils trouvèrent sur la plage, et s'éloignèrent sans un bruit en direction de la falaise escarpée, discernable sous la lueur de la Lune. L'un d'entre eux resta aux embarcations pour les surveiller.

Ils n'étaient pas nombreux, mais Orel trouvait déjà leur nombre trop élevé pour une mission nécessitant le plus de furtivité possible. Marta avait argumenté son choix en répétant les mots du Conseil : les groupes anti-pirates augmentaient de jour en jour, venant renforcer drastiquement les effectifs ennemis sur terre. Depuis des décennies, ils devaient faire face aux armées royales. Malheureusement, ce temps était révolu et aujourd'hui, ils devaient aussi affronter les milices civiles qui se dressaient contre eux.

L'ère d'or de la piraterie était en danger, mais trop peu s'en souciaient pour véritablement y remédier.

En clair, ni Orel ni Marta ne pouvaient prévoir ce qui les attendait sur ce continent : il fallait par conséquent prendre toutes les précautions nécessaires.

Le groupe emprunta un escalier naturel taillé par l'érosion, découvert lors d'une ancienne expédition. Ils arrivèrent sans encombre dans une prairie où s'agitaient les silhouettes d'arbres fruitiers au gré du vent. Le regard des matelots fut attiré par une petite lueur dans la nuit, à l'orée d'une forêt à l'orée du champ.

— Soyez vigilants, mes amis, murmura Orel en sortant de son manteau la poudre de son mousquet. Les brigades anti-pirates ont explosé ces derniers mois.

Ses hommes acquiescèrent et profitèrent de la cachette que leur conférait l'une des roches du haut de la falaise pour s'armer.

Marta avait choisi avec soin les membres de leur expédition, ne laissant rien au hasard. Leur force tant physique que matérielle était bien équilibrée et ils possédaient autant d'armes en corps à corps qu'à distance : arcs, épées courtes, lances, pistolets et même massue. Cette dernière était d'une efficacité redoutable contre les cavaliers en armure.

Certains hommes étaient plus robustes que d'autres pour transporter les marchandises, tandis que les autres, plus furtifs, seraient d'excellents guets pour la mission.

Le groupe avança avec précaution en direction de la ferme d'où provenait la lumière. Ils prirent soin de passer entre les arbres fruitiers afin de masquer au mieux leur présence dans la nuit. Comme prévu, la lune était à peine visible, plongeant les hommes dans une obscurité presque entière. Juste assez pour pouvoir se déplacer sans avoir à allumer de torches, ce qui aurait été une erreur de discrétion.

Meeryn's Tales - Edimas : Tome 1 [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant