Chapitre 189 : 1980 : Malorie
Les deux femmes rassemblèrent leurs affaires en vitesse. Elles se stoppèrent lorsque Chrysoline entra dans la chambre.
– Vous ne perdez pas de temps, dit-elle en guise de bonjour. Heureusement que l'administration m'a prévenue que Rose Bouquet avait annoncé sa sortie pour ce matin.
– Merci de votre discrétion, dit Magda. Notre famille vous sera éternellement reconnaissante.
– Comme toujours, répondit Chrysoline en montrant une feuille de papier retenue par une planche à pince. Je mets Bouquet ou Moon pour le nom de l'enfant ? À moins que cela ne soit le nom de l'homme que j'ai vu hier ?
– Moon, répondit Mona. En revanche si...
– Si l'information pouvait mettre un certain temps à arriver, finit Magda. Le temps que nous...Magda se tourna vers sa fille avec inquiétude.
– Mais si, vous pouvez lui trouver un mari, tenta de rassurer Chrysoline. L'homme d'hier avait plutôt l'air courageux.
– Ah bon ? s'étonna Magda.Chrysoline redressa la tête une seconde et adressa aux trois Moon un mince sourire que Mona ne parvint pas à décrypter.
– Je ferai en sorte que la notification se perde quelques temps, accorda Chrysoline. Mais Poudlard doit déjà être au courant qu'une sorcière est née.
– Nous avons juste besoin de quelques semaines, dit Mona en songeant à Dumbledore.
– Ah bon ? répéta Magda. Tu as déjà trouvé quelqu'un ?
– Heu... peut-être, tenta Mona en passant la lanière de son sac autour d'elle. Rien de sûr...Elle se dirigea vers le bébé, mais Magda fut plus rapide et la prit dans ses bras pour le voyage.
– Il me manque juste un détail et votre signature, dit Chrysoline. Le prénom ?
– Choisis-en un qui commence par un M, ordonna Magda.
– J'ai déjà choisi, dévoila Mona.Magda regarda sa fille avec désapprobation, attendant la nouvelle désobéissance de sa progéniture.
– Malorie, annonça Mona.
T'es pas censée être une rebelle ? Si tu suis la tradition de ta famille, c'est moins drôle.
Magda ne put retenir un soupir de soulagement.– Ça ira, dit Magda en regardant la nouvelle nommée.
Chrysoline écrivit sur son papier et tendit la feuille à Mona pour la signature. Mona parcourut la note administrative des yeux et apposa sa signature sous la mention « mère ». Un coup d'œil à la mention « père » lui serra le cœur.
Et à qui penses-tu en particulier ?– Si jamais le vrai père — pas celui que Miss Moon parviendra à épouser — refait surface, il pourra ajouter son nom sur l'extrait de naissance en s'adressant au ministère de la magie.
Si c'est Brad, ça risque d'être compliqué.
– Tout est réglé ? demanda Magda.
– Oui, normalement, répondit Chrysoline.
– Parfait, nous partons, annonça Magda en posant sur sa tête le chapeau pointu conçu par son mari.Elle se transforma en une jeune femme blonde au visage carré. Elles quittèrent St Mangouste dans le quart d'heure qui suivit.
Mona ouvrit la porte du placard à balai et aida sa mère, qui portait toujours Malorie, à en sortir sans encombre.
– Il faut que j'aille chercher Meredith, annonça Magda alors que les deux femmes remontaient les escaliers.
– Tu vas me laisser seule avec Malorie ? couina Mona, tentant de ne pas s'affoler.
– Tu ne seras pas seule, répondit Magda, d'un ton évident.
– Avec qui... ? commença Mona.
La porte de son appartement, qui s'ouvrit toute seule, lui apporta la réponse.
– Elles sont là ! cria Charlie Weasley en ouvrant la porte encore plus largement.
Mona se rendit alors compte que toute la famille Weasley était là, au complet, ainsi que Terence et Hugh. Plus étonnant, Edgar se tenait même à l'écart. Magda, qui transportait Malorie, fut aussitôt encerclée. Les frères Weasley se chargèrent de lui lancer une centaine de questions stupides.
– Tu devrais aller te coucher, dit une voix.
Mona se tourna ; elle n'avait pas vu Arthur se poster derrière elle.
– Oui, je pense aussi, dit Mona. Mais je voudrais récupérer la petite avant.
– Je te propose de partir moi-même en mission pour ça, répondit-il. Toi, tu files dans la dernière chambre, celle avec le berceau. Terence disait que c'était celle-là qu'il fallait préparer.
– Oui, dit Mona. C'est plus simple.
Elle s'enfuit de tout ce petit monde pour rejoindre la nouvelle chambre de Malorie. Arthur avait dû tenir sa promesse, car après quelques secondes, il revint et déposa lui-même Malorie dans les bras de sa mère, qui s'était pressée de s'asseoir contre les oreillers du lit.
– Merci, souffla Mona.
– Je connais le système maintenant, confia-t-il à voix basse.
Mona regarda les membres de sa famille se poster tout autour du lit.
– Où est partie notre mère ? demanda Mona à Terence.
– Partie chercher Meredith.
– Pourquoi elle est rouge ? demanda Percy en pointant le bébé du doigt.
– C'est parce qu'elle vient de naître, expliqua Mona. Elle est un peu rose. C'est normal. Enfin, je crois.
Mona se tourna avec affolement vers Molly.
– Tu étais encore plus rose qu'elle, rassura Molly avec un sourire.
– Alors, comment s'appelle-t-elle ? coupa Hugh.
– Malorie, répondit Mona avec un large sourire.
– Malorie Moon, prononça Terence, songeur. Oui, ça va.
– Ça rentre dans les exigences des Moon ? demanda Mona.
– Oui, je pense, répondit Terence très sérieusement.
– Tu vas venir voir ta petite-fille ou il faut qu'on te force ? demanda brutalement Molly en se tournant vers Edgar, resté en retrait.
Il s'approcha lentement du bébé et lui adressa un regard dédaigneux.
– Tu ne vas pas faire la tête cent ans. Dois-je te rappeler que tu étais aussi un bâtard ? s'indigna Molly.
– Dis donc, ce n'est pas toi qui vas me dire ce que je dois faire.
– Tu ne fais pas les choses bien, alors je t'explique.
Malorie commença alors à pleurer assez bruyamment.
– On ne devrait pas la laisser se reposer ? demanda Hugh, assez fort pour couvrir le bruit.
– Allez prendre un thé, suggéra Mona. Molly, tu connais un peu la maison, je te laisse t'occuper de ça.
Ils acquiescèrent devant les hurlements de Malorie. Malgré les cris, Mona entendit vaguement Bill et Charlie parler de l'étonnante rougeur du bébé.
– Ron, il n'était pas comme ça... commenta Bill.
Mona regarda sa fille avec inquiétude. Elle n'était pourtant pas en train de s'étouffer ; les cris qu'elle poussait étaient suffisamment puissants. Laissées seules dans la chambre, Malorie se calma progressivement.
– Tu as trouvé la technique pour faire sortir tout le monde, dit Mona. J'essayerai de la copier un jour.
Pitiez non, tu me fous suffisamment la honte comme ça.

VOUS LISEZ
Un jour, Mona Moon sera une rebelle
FanfictionQui a envie de lire l'histoire d'une gamine pas très drôle, pas très intelligente, pas super canon, pas très causante, pas très spirituelle et sans aucune ambition ? Non, sérieusement, ça vous tenterait, vous ? Quoique, c'est peut-être ça le truc...