Laisse-moi partir

Prologue

Susan patientait depuis maintenant une heure devant le fichu panneau d'affichage de son fichu lycée. Mais quand allaient-ils apporter ce bout de papier avec leurs affectations pour l'année prochaine ?

Son pied battait la mesure et elle allait bientôt avoir une crampe à force de répéter le même mouvement. Elle se tordait les mains et ses ongles allaient y passer si personne n'arrivaient. Mais quand allaient-ils venir !

- Hé, calme-toi Susan ! chuchota un lycéen à ses côtés, c'est pas comme si ta vie en dépendait non plus !

Le regard meurtrier qui suivit ses paroles lui fit baisser la tête. Non mais pour qui se prenait-il à lui dire de se calmer ? Il n'était pas son père quand même !

Et ce directeur qui ne se dépêchait pas !

Quand enfin, un membre de l'administration arriva, Susan en était à arracher l'ongle de son majeur. Avait-il le papier ?

Elle jeta un coup d'œil aux documents qu'il portait et aperçu ce qu'elle cherchait : Affectations à l'étranger pour les élèves de première année d'étude.

Le temps qu'il mit à l'accrocher au tableau de liège lui sembla être une éternité. Bon, il se débrouillait avec ses punaises où il fallait qu'elle intervienne ?

Il partit quelques minutes plus tard et laissa le champ libre à Susan qui se rua sur le tableau et qui chercha frénétiquement son nom dans la multitude de patronymes de son lycée. Ils n'étaient pas nombreux à s'être déplacer pour voir leur affectation, ce qui fait qu'ils n'y avaient pas trois milles élèves de terminale devant un misérable bout de papier. De plus, il n'était qu'une petite centaine à avoir demandé l'étranger et une petite trentaine à être retenu à ce qu'elle pouvait voir...

Pourvu qu'elle soit prise. Pourvu qu'elle soit prise. Pourvu qu'elle soit... Oh mon dieu ! Elle était prise ! Elle était prise !

Elle sauta de joie et accessoirement sur la première personne qui se trouvait à sa portée : le pauvre garçon dont elle avait imaginé les pires tortures du monde pour lui avoir parlé.

- Who. Calme-toi Susan !

Encore cette phrase. Elle la dérangeait beaucoup moins maintenant – juste un tout petit peu. Mais elle était prise !

Il fallait qu'elle l'annonce à ses parents et qu'elle prépare sa valise et qu'elle paye le billet d'avion et qu'elle s'achète un appartement et qu'elle... Tellement de choses à penser !

Elle jeta un dernier coup d'œil au tableau, pour être sure et sourit.

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Elle était prise !