Chapitre 37

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Lucie jeta un dernier regard à ses deux amis avant de passer le pas de la porte. Elle sentit les deux morceaux de verre se refermer dans son dos et elle ferma les paupières en se mordant la lèvre. Elle était à peine entrée que, déjà, elle paniquait et ne souhaitait qu'une seule chose : s'enfuir en courant, se cacher dans un trou de souris et, si elle pouvait en devenir une aussi, ce serait pas mal du tout.

La jeune fille inspira de grandes goulées d'air. Il fallait qu'elle calme les battements de son cœur. Elle avait la nette impression que celui-ci allait sortir de sa cage thoracique et se faire la malle, pour la laisser seule avec le gros fouillis de sa tête. Alors, s'il pouvait être un tout petit peu compatissant, ce serait bien qu'il arrête de se mettre en mode Ironman, mais oui, vous savez le fameux triathlon avec 3,8 kilomètres de natation, 180,2 kilomètres de vélo et un petit marathon pour terminer le tout en beauté alors qu'on a déjà craché à peu près tout ce qui se trouvait à l'intérieur de notre corps. Bref, si son gentil palpitant pouvait ralentir la cadence, elle apprécierait grandement !

Pas déterminée pour un sous, elle commença à avancer dans le hall. Elle traînait lentement ses pieds sur le carrelage, retardant le plus possible le moment fatidique où elle devrait rencontrer Taehyung. Arrivée en face de l'escalier, elle jeta un regard désespéré aux marches qui la surplombaient avant de s'engager.

Aller, ça ne devait pas être bien compliqué ! Elle devait juste lui dire qu'elle avait aussi des sentiments pour lui et hop, problème réglé ! La théorie était bien jolie mais, elle n'aurait jamais le courage de lui avouer une chose pareille en réussissant à garder un minimum de dignité !

Premièrement, on ne s'effondre en aucun cas en pleurs à ses pieds, à part si l'on veut se reconvertir en tant que fontaine ! Deuxièmement, on parle, on ne reste pas planter devant lui parce qu'on aura juste l'air d'une pauvre plante en pot à moitié fanée et pourrie ! Et troisièmement, on ne part surtout pas en courant, même si l'on tremble comme une feuille et que l'on veut juste disparaître de la surface de la terre !

Alors qu'elle venait d'atteindre le palier du deuxième étage, Lucie entendit son prénom, crié par le plus jeune membre des BTS. Effrayée, elle rebroussa chemin en dévalant les marches. Non, non, non, non, non. Déjà qu'elle avait eu du mal à arriver jusque-là, mais si en plus elle devait surmonter de pareils obstacles mais jamais, au grand jamais, elle n'allait réussir à atteindre son but !

- Lucie ! Mais Lucie attends-moi ! Je veux te demander un truc ! s'écria son poursuivant.

La styliste se retourna pour regarder où se trouvait Jungkook quand elle l'aperçut à moins de dix mètres d'elle. Elle jura très grossièrement et accéléra sa course, effectuant des virages pas tellement contrôlés dans les dédales de l'agence.

- Mais vas-tu t'arrêter !

- Non ! Laisse-moi tranquille ! lui cria-t-elle en retour, j'ai des choses à faire et je suis pressée !

Ses quelques paroles causèrent sa perte puisqu'elle dut ralentir pour reprendre son souffle, le maknae en profita pour lui attraper le poignet et la retourner pour qu'elle lui fasse face. Lucie se détacha rapidement de lui d'un coup sec et lui adressa un regard noir avant de croiser les bras sur sa poitrine. Elle aurait bien voulu reprendre ses jambes à son cou mais elle savait que sa forme physique, quoique qu'assez bien entretenue, n'arriverait pas à faire face à un jeune homme tel que Jungkook qui passait ses journées à faire du sport en tout genre. Il ne fallait pas se leurrer, ce n'était pas non plus avec ses petites jambes qu'elle pourrait le distancer !

- On peut parler tranquillement sans que tu ne t'enfuisses ou il faut que je me prépare à te retenir ? lui demanda un Jungkook moqueur.

Elle haussa un sourcil, signe de mécontentement. Elle était peut-être plus petite que lui, un peu remuée par ses émotions, échevelée suite à la course-poursuite mais elle possédait encore toutes ses capacités. En bref, le petit Kookie mignonnet devrait faire attention à ses jolies fesses parce qu'elle n'était pas d'humeur à blaguer.

Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant