Chapitre 3

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Il était exactement neuf heures, trente-quatre minutes, cinquante-huit secondes et Susan n'était toujours pas prête à partir. Elle se trouvait actuellement devant son miroir à se demander s'il fallait qu'elle s'attache les cheveux ou qu'elle les laisse comme ils étaient. Son regard dériva sur l'horloge et le temps décida pour elle : cheveux détachés.

Elle prit son sac et sortit en courant, claquant la porte au passage. Elle se rua sur sa voiture avant de se rendre compte qu'elle avait oublié les clefs. Et merde. Où pouvaient bien se trouver ces foutus clefs ? La jeune fille retourna à l'intérieur et fouilla la commode à l'entrée en reversant la plupart des feuilles, breloques et autre bazar qui se trouvaient dessus avant d'enfin tenir ce qu'elle cherchait. Elle referma la porte, claqua la porte et ouvrit en grand la portière de la voiture avant de se jeter dedans.

Pas une minute à perdre ! Faire bonne impression dès le premier jour semblait être raté. Elle démarra le moteur un peu brusquement et calla. Encore merde. Elle refit la manœuvre une deuxième fois mais plus doucement et le véhicule gronda, parfait.

Elle sortit de la propriété sans trop de mal. En d'autres termes, sans scalper les plantes et rouler sur la pelouse. Elle accéléra sur la route et se rendit compte qu'en fin de compte, elle ne savait même pas où se trouvait son université. Nouvelle fois merde. Susan stoppa la voiture sur le bas-côté dans un dérapage et prit son portable.

- Bon... Je cherche quoi moi... murmura-t-elle dans sa barbe.

Elle tapa le nom de son établissement dans la barre de recherche et attendit. Un grognement exaspéré sortit bientôt du tréfonds de ses cordes vocales : pas de réseau. Mais merde ! Il ne lui restait plus qu'à demander à quelqu'un. Elle envisagea une vieille dame qui marchait lentement sur le trottoir et l'appela :

- Excusez-moi ! Excusez-moi ! Je cherche le chemin pour aller à mon université !

La vieille dame se montra très aimable et, après avoir su le nom de l'université en question, lui indiqua le chemin le plus rapide pour y accéder.

- Merci beaucoup, vous me sauvez la vie. dit Susan en s'inclinant légèrement.

- De rien ma petite, mais dépêche-toi ! Que mes conseils te servent à ne pas arriver en retard. la taquina gentiment la dame.

La jeune fille remonta en vitesse dans sa voiture et démarra au quart de tour.

Quand elle arriva devant son établissement, après plusieurs accélérations, dérapages plus ou moins contrôlés et coup de chaud suite à des animaux sur la route, Susan était morte. Elle se gara sans trop de mal et serra fortement le volant pour décompresser.

Zen. Ce n'était juste que sa première journée dans une école d'un pays qu'elle ne connaissait que depuis véritablement une semaine ; et elle n'était pas en retard, à peine quelques secondes d'avance par rapport à l'heure indiquée mais elle n'était pas en retard. Alors zen. Susan inspira et expira fortement. Allez, sortir de la voiture maintenant.

Elle ouvrit vivement la portière, pria silencieusement pour ne rencontrer aucun obstacle suite à ce mouvement pour ensuite se maudire en sentant ledit obstacle. Merde.

- Hé ! Tu peux pas faire attention ? s'écria une voix beaucoup trop proche à son goût.

Elle sortit prestement, referma la portière et s'inclina bien bas devant celui qu'elle avait bousculé sans le vouloir.

- Veuillez accepter mes excuses. Je ne vous avais pas vu et...

- Sérieusement, une étrangère en plus ! Alors là on aura tout vu ! Venez les gars, on se tire !

Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant