Laisse-moi partir

Chapitre 14

Susan croulait sous les sacs de vêtements. Elle avait été étonnée de trouver autant de choix dans les magasins coréens. Jamais, au grand jamais, elle ne revenait des magasins avec plus d'un ou deux sacs mais là... elle devait bien en avoir une vingtaine dans les bras !

Evidemment, Susan avait dû décharger Lucie qui, elle, faisait du shopping pour elle-même mais aussi pour les BTS. D'ailleurs, la blonde regrettait grandement leur présence, elle aurait donné pas mal de choses pour qu'ils portent leurs affaires.

Ce ne fut que deux heures plus tard qu'elles décidèrent de rentrer chez les Kang. Avant de partir en ville, Susan avait eu l'intelligence de demander au Majordome Jan de venir les rechercher. Son intuition féminine et sa grande connaissance des habitudes shopping de sa meilleure amie lui avait fait prendre ses précautions. L'homme les vit arriver et se précipita pour les aider.

- Mesdemoiselles, vous auriez dû me demander de vous accompagner ! J'aurais pu porter toutes vos affaires ! s'exclama-t-il, au bord de la panique.

Le rire de Susan sembla le rassurer :

- Ne vous inquiétez pas Monsieur Jan, ce n'est rien. Nous avons fait travailler nos muscles et ce n'est pas plus mal !

Lucie hocha la tête pour appuyer les propos de son amie. Bon, au fond d'elle-même, elle aurait crié qu'elle avait besoin qu'on l'aide, mais pour rien au monde elle ne l'aurait avoué en face de cet homme. Il faisait déjà tellement pour elles ; il ne fallait pas qu'elles abusent !

Le majordome les déposa à la maison et leur indiqua qu'il allait faire livrer leurs affaires directement chez elles. Les jeunes filles le remercièrent et s'apprêtèrent à partir quand il les héla :

- Oh, Mesdemoiselles ! J'allais oublier ! Monsieur Kang est enfin revenu, il espérerait vous rencontrer en personne et vous attend dans le petit salon.

Elles hochèrent la tête et, un peu anxieuses, se dirigèrent vers l'entrée.

- Tu crois qu'il va m'apprécier ? demanda Lucie en se tordant les mains, non parce que je ne parle presque pas coréen et...

Susan leva les yeux au ciel et, en passant son bras sur les épaules de sa meilleure amie, la rassura :

- Chut, que tu peux être bête des fois ! Tu es adorable ma petite chérie ! Et puis, j'ai remarqué que tu t'améliorais de jour en jour, tu crois que je ne t'ai pas vu parler avec Taehyung la dernière-fois ?

La blonde gonfla ses joues et répliqua d'un air taquin :

- Parce que t'étais invisible toi avec Jungkook ? Tu le dévorais tellement des yeux qu'à un moment j'ai vraiment pensé que t'allais lui sauter dessus !

Susan s'offusqua. Quoi ? Mais elle n'était pas du tout comme ça voyons ! Lucie sous-entendait-elle qu'elle était... amoureuse ? Beurk. Non, pas du tout !

- N'importe quoi ? Je ne dévorais pas des yeux ce stupide gamin !

Lucie pencha la tête en arrière de façon dramatique en posant sa main sur son front avec l'air d'une des plus grandes divas des films en noirs et blancs.

- Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ma chère ! Tu es dans le déni jusqu'au cou ! Tu nages dedans ! Le mensonge t'envahit toute entière et s'écoule par tous les pores de ta peau immaculée et blanche et belle et mon dieu je veux le nom des marques de tes crèmes de soin !

- Si je suis dans le déni mais alors toi tu le manges à la petite cuillère ! Tu le dévores à pleine dent et il atterrit dans ton ventre tout plat et tout parfait et tu as mangé ou quoi ?

Non mais ! Elle n'était pas amoureuse non non non ! Ok, le barbu en haut - par le père Noël bande d'incultes - avait dû le gâter à la naissance ! Alors que les baguettes des fées sur son berceau à elle devaient être à court de batterie en ce jour béni que fut sa venue au monde. Mais ce n'était pas une raison pour dire qu'elle était en admiration complète pour le garçon, et qu'elle se serait mise à hurler si elle l'avait rencontré en personne quelques années plus tôt !