Chapitre 3 | Tu rêves toujours ?

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7h00.

Mon réveil me fit sursauter. Je n'avais dormi qu'une heure. Complètement crevée, je ne parvenais pas à bouger le moindre membre, ni à ouvrir les yeux. J'étais un légume, prêt à cuire sous les rayons du soleil qui irradiaient ma chambre d'une chaleur matinale.

7h20.

Je parvenais enfin à me lever. Ce petit moment de répit m'avait revigorée. Rien que ça. Je m'habillais rapidement avant de descendre prendre mon petit déjeuner.

Sur la table de la cuisine, je découvrais une petite note, à côté d'un petit-déjeuner prêt à être mangé. J'ouvrais le papier et y découvris l'écriture à peine lisible de mon père.

« J'ai dû partir en urgence cette nuit. Désolé de ne pas être là. Je serais à la maison ce soir. Promis. »

Il aurait pu ne pas écrire de mot ; je commençais à m'habituer. Combien de fois je l'avais attendu le soir, laissant une assiette froide sur la table, parce qu'il avait trop tardé ? Combien de fois je ne l'avais pas vu une journée entière parce qu'il prenait des gardes ou qu'il avait un planning rempli d'opérations ? Je ne les comptais plus. Et la plupart du temps je ne lui en voulais pas. C'était son job de sauver des vies.

Mon petit-déjeuner fila rapidement dans mon estomac avant qu'il ne soit déjà l'heure de partir.

Un klaxon retentit dans la rue qui longeait la maison. Je jetais un coup d'œil par la fenêtre même si je savais qui c'était. Max et Isaac m'attendaient impatiemment comme chaque matin. Cette fois-ci, Max était au volant ; Isaac ne pouvant pas conduire avec son bras en écharpe.

Je refermais la porte derrière moi après avoir vérifié que je n'avais rien oublié.

L'odeur de vanille parfumait l'habitacle d'un arôme délicat. À peine ma ceinture attachée, Max appuya sur l'accélérateur en direction du lycée. Elle conduisait particulièrement vite. On lui avait souvent reproché de ne pas faire attention. Mais elle répétait sans cesse que tant qu'elle nous ramenait en un seul morceau, elle conduisait bien.

Max se gara sur le parking du lycée. En descendant de la voiture, je constatais qu'elle s'était garée sur deux places. Isaac le lui fit remarquer avant moi.

— Tu es sûre que tu n'as pas menacé ton auto-école pendant ton évaluation ?

— Dis-moi qui n'a pas quelques problèmes de conduite après son permis ?

— Tu l'as depuis presque sept mois ! répliqua Isaac.

Ils s'esclaffèrent tous les deux.

— Ça ne t'arrive jamais ? lui demande Max, sans vraiment attendre une réponse.

Isaac lui répondit par un sourire avant de se tourner vers moi. C'était comme s'il avait oublié ce qui s'était passé la nuit dernière. Puis, il passa son bras gauche sur mes épaules. Je lui attrapais la main pour la caresser avec mon pouce et décidais qu'il valait mieux passer à autre chose. Même si j'étais vexée par ce qu'il m'avait dit, j'étais incapable de ne plus lui parler, ni m'éloigner de lui.

Il me regarda pendant quelques secondes avant de décocher un de ses sourires qui me faisaient craquer. Il était plus grand que moi, alors je devais lever la tête à m'en tordre le cou pour pouvoir le regarder. Il se pencha pour m'embrasser.

— Excuse-moi, murmura-t-il avant de s'écarter.

— C'est bon.

Je sentais que ce n'était pas la réponse qu'il voulait entendre, mais je ne pouvais pas lui donner plus. Je me contentais alors de la prendre par la taille et de l'entraîner avec moi.

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant