Chapitre 4 | Tu ne peux nier ce que tu vois

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Mon cœur avait fait un énorme bond dans ma poitrine, m'obligeant à ouvrir les yeux. Les néons de l'infirmerie irradiaient la pièce. Je n'avais donc pas bougé d'ici ?

Je m'asseyais au bord du lit, encore sous le choc de l'état dans lequel Karl m'était apparu. Même après sa mort, je n'avais jamais rêvé de mon frère. Mais bon sang qu'est-ce qui m'arrivait ?

Je me levais prudemment jusqu'à la porte, soucieuse de ce que je pourrais trouver derrière. Crispée, j'appuyais sur la poignée et me retrouvais face à un flot d'étudiants déambulant dans les couloirs. Dans un soupir de soulagement, je sortais de l'infirmerie et tentais de rejoindre mes amis.

C'est au casier d'Isaac que je retrouvais seulement les garçons. Je m'efforçais de paraître calme.

— Où étais-tu passée ? me demanda Isaac lorsque je fus à sa hauteur.

— À l'infirmerie.

— Tu vas mieux ?

— Oui, dis-je en me forçant à sourire.

Il me prit par la taille et se tourna vers les deux autres footballeurs. Jay discutait avec Benjamin Hamilton.

— Je fais une fête mercredi. Ça te dirait de venir ?

— J'imagine que je peux, répondit-t-il après un moment d'hésitation.

— Génial ! Et si jamais tu connais des filles... n'hésite pas à en amener quelques-unes.

En temps normal, je l'aurais réprimandé de se comporter comme ça, surtout qu'il ne cessait de glisser subtilement qu'Anna l'intéressait, mais je n'avais pas la force de lui répondre ; je peinais déjà à me concentrer sur ce qu'ils disaient.

Benjamin avait répondu à Jay en riant :

— Je suis nouveau alors je ne connais pas grand monde. Je comptais plutôt sur toi pour m'en présenter.

Jay l'attrapa par les épaules et rit à son tour.

— Mec, tu sais que je commence à t'apprécier ?

Je roulais des yeux. Jay était toujours partant pour draguer des millions de filles.

— Tu viens toujours au match, hein ? me demanda Isaac pendant que les deux autres continuaient de blaguer.

— Bien sûr ! On se voit dans les tribunes ?

Il se pencha vers moi et m'embrassa. Pendant un moment, tout s'effaçait autour de moi. Les bruits, les personnes qui nous entouraient, tout s'était évaporé. Je ne pensais qu'à Isaac. Qu'au baiser à la fois doux et légèrement ardent que l'on échangeait. Quand il s'écarta, il me dit :

— Garde-moi une place.

— On vous dérange peut-être ? lança Jay.

— Je dois y aller, dis-je assez fort en jetant un œil à Jay.

Je les quittais après un dernier baiser furtif de la part d'Isaac, essayant de retrouver Max et Anna.

Grâce à un message, Max m'avait prévenue qu'elles étaient à l'entraînement de football.

Arrivée au stade, je profitais de mon temps libre pour observer les filles qui s'entraînaient. L'entraînement avait à peine débuté ; Max et Anna faisaient des tours de terrain pour s'échauffer.

Lorsqu'Anna me vit dans les tribunes, elle jeta un œil à l'entraîneur qui regardait ses fiches de tactiques, et en profitait pour s'éclipser du peloton.

— Ça va ?

Arrivée à ma hauteur, elle me donna une petite tape sur l'épaule puis s'attarda, le regard inquiet.

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant