Chapitre 14 | Indices ?

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Le soleil resplendissait dans la clairière entourée de pins. Les arbres arboraient des feuilles rouges, oranges et jaunes. L'odeur de conifère était forte, mais presque enivrante. A chaque goulée d'air, c'était comme si j'en redemandais encore.

Je n'osais m'avancer plus, au milieu des fleurs qui venaient s'écraser sous mes pieds nus.

J'attendais. J'attendais, encore. Et encore.

Des nuages vinrent cacher le soleil qui peinait déjà à réchauffer l'atmosphère. La température chuta en quelques secondes. Mes pieds se contractèrent à cause de ce refroidissement si soudain.

En face de moi, Karl.

Il affichait un sourire jovial, presque innocent. Son visage n'était pas déformé par une quelconque colère. Cette fois, c'était le sien.

Je n'osais pas dire un seul mot, de peur que la fureur qui l'avait envahie, la dernière fois que je l'avais vu, ne resurgisse.

—    Oh, Riley. Comme tu m'as manqué.

—    Toi aussi, Karl.

Un cliquetis résonnait. Je l'avais déjà entendu. Les clés.

—    Pourquoi tu as des clés ? lui demandai-je.

—    Ce ne sont pas les miennes.

—    A qui sont-elles ?

—    Tu le sauras bien assez tôt.

Je n'arrivais pas à trouver un quelconque sens dans ses paroles.

Le vent s'était levé. Les nuages obscurcissaient le ciel, et les pins semblaient plus menaçants.

—    Tu devrais commencer à ouvrir les yeux Riley.

—    Pourquoi ?

Karl émit un rire léger qui se termina sur une note d'exaspération.

—    Ferme les yeux. Fais-moi confiance, ajouta-t-il alors que j'hésitais.

J'avais fini par lui obéir.

—    Maintenant, ouvre-les.

Mon cerveau tergiversait. A quoi bon tout ça ? Etait-ce une sorte de jeu ? J'imaginais les ouvrir et le voir, le visage aussi difforme que la dernière fois.

J'ouvrais les yeux. Karl était parti. J'étais de nouveau seule au milieu de la clairière.

A droite. Quelque chose venait d'attirer mon attention. Sortant des arbres, la bête s'approchait redoutablement de moi.

—    Et merde ! m'écriai-je.

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Le cœur un brin affolé, je tournais la tête vers Isaac qui dormait paisiblement.

Je peinais à me remettre de ce rêve que des coups résonnèrent. Ils étaient persistants. Quelqu'un était en train de frapper à la porte.

Je descendais les marches en vitesse et m'approchais du judas optique. Deux hommes se tenaient devant la porte.

—    Bonjour mademoiselle, nous sommes du FBI, annonça le premier homme en montrant son badge. Est-ce qu'un certain Daniel Henderson est ici ?

—    Non, il travaille.

—    Savez-vous quand il aura fini sa journée ?

—    Je ne connais pas son emploi du temps. Il n'a pas toujours d'horaires fixes.

Les deux agents s'échangèrent un regard avant que l'un deux ne reprenne :

—    Nous aurions quelques questions à lui poser.

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant