Chapitre 26 | Jay

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Agenouillé à ses côtés, Isaac ne cessait de supplier Jay de ne pas l'abandonner. Ce dernier avait du mal à résister à la douleur : son torse se soulevait de manière frénétique. Il semblait lutter contre quelque chose que nous savions tous perdu d'avance. Je m'étais approchée, les larmes déferlant sur mes joues.

— Jay, reste avec nous, d'accord ?

— Ne meurs pas, tu m'entends ?

Jay avait de plus en plus de mal à respirer.

— Faites... quelque chose... s'il vous plait.

Il nous implorait, le visage couvert de terre et inondé de larmes, lui aussi. Ses yeux faisaient l'aller-retour entre Isaac et moi, avant de s'arrêter sur son meilleur ami.

— Tuez-moi.

— Quoi ? C'est hors de question ! On va te soigner, on va te... Où est-ce qu'ils sont passés ? rugit Isaac.

Il regarda nerveusement autour de lui : il n'y avait personne.

— Il faut qu'on arrête le saignement... On peut le faire... On peut...

Sa voix s'était brisée.

— Tiens bon, s'il te plait...

— Faites que ça s'arrête...

— Non ! Tu ne te rends pas compte, on ne peut pas faire ça !

— Je te... le demande. Isaac, s'il te plait.

Il secouait la tête, incapable de répondre à la demande de Jay.

— On doit faire quelque chose.

— Tu proposes qu'on le tue de nos propres mains ? s'énerva Isaac

— Je déteste ce qu'il nous demande, dis-je en reportant mon regard sur Jay, mais il souffre.

— Comment tu peux penser à une telle chose ?

— Isaac... intervint faiblement Jay. Laisse-la... faire. Je te jure que je ne tiendrais... pas une minute... de plus ici.

Je sortais le couteau de ma poche. Jay m'attrapa la main en souriant faiblement.

Il eut la force de placer ma main au-dessus de son cœur. Le couteau effleurait la surface de sa peau. Si je l'enfonçais, assez profond, la douleur de Jay s'arrêterait immédiatement. Pouvions-nous en être sûrs ? Et si je me trompais ?

— C'est la... seule chose... à faire... me dit Jay, comme s'il avait lu dans mes pensées.

— Arrêtez ! Vous êtes complètement dingues ! On va trouver une solution !

Je reculais légèrement.

— Tu es le frère que je n'ai jamais eu... Tu le sais ça ?

— Et tu es comme mon deuxième frère. Un petit frère que je n'ai jamais eu.

— On sait très bien... qu'entre nous... c'est toi le plus petit.

Isaac lui pris la main en laissant échapper un petit rire.

— Isaac a raison, on ne peut pas faire ça. On ne peut pas te tuer, dis-je en secouant la tête.

— S'il te plait. Fais-le, c'est ma... dernière faveur. Vous pouvez pas... refuser... une dernière faveur.

Dans un dernier effort, il posa une main sur mon visage et tenta de sécher mes larmes.

— Je sais que... que vous allez battre cette saloperie. On se reverra, je vous le promets...

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant