Chapitre 10 | Et si ?

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Vous est-il déjà arrivé de vous demander « et si » ? Et si j'avais pris cette décision ? Et si je pouvais remonter le temps et changer ce que j'ai fait ? Mais vous avez déjà pris la mauvaise décision et personne ne peut retourner dans le passé pour rectifier votre erreur. Vous avez pris cette décision ; celle qui vous hante à vie, celle qui condamne quelqu'un, celle qui vous amène au point de non-retour.

Les gyrophares de police m'aveuglaient. On s'en était sortis. On était dehors, sains et saufs.

Des policiers avec des gilets pare-balle s'avancèrent et firent signe de nous pousser pour qu'ils puissent entrer dans le lycée.

Je descendais les marches par réflexe ; je ne me rendais pas vraiment compte de ce que je faisais. Tous les policiers avaient baissé leur arme en voyant que nous étions seulement des lycéens et qu'une personne avait braillé que son fils en faisait partie.

— Benji ! s'était écrié la mère de Benjamin en le prenant dans ses bras.

Je remarquais au dernier moment qu'un ambulancier s'était avancé près de moi et m'avait posé une couverture de survie sur les épaules.

Il me fit asseoir à l'arrière de l'ambulance. Il entreprit toute une batterie de test auxquels je ne prêtais même pas attention. Après m'avoir passé sa lampe pour voir la réaction de mes pupilles, il me demanda :

— Tout ce sang, il est à toi ?

Je secouais la tête.

— Comment tu t'appelles ?

— Riley Henderson.

— Comment tu te sens Riley ?

— Et vous, comment vous vous sentez ?

Il répéta sa question une deuxième fois.

— J'ai mal à la tête et je crois que j'ai envie de... vomir.

Il s'écarta immédiatement après m'avoir pris par le bras pour que je puisse rejeter ce que contenait mon estomac, un peu plus loin du véhicule.

— Tu as reçu un coup à la tête récemment ?

— On m'a poussé.

Il me ramena près de l'ambulance et me dit de m'allonger.

— Pourquoi ? Je vais bien !

— Tu as mal à la tête, tu viens de vomir. Je suis probablement sûr que tu as eu des vertiges.

— Si votre diagnostic se base sur des suppositions...

— Tu sais quel jour on est ?

— Mardi. On est en 2016.

— Hmm. Bien. N'empêche qu'il va falloir te faire un EEG et une IRM pour être sûr. Et ne discute pas, ajouta-t-il en remarquant que j'allais le contredire.

Il monta à côté de moi tandis que je reposais ma tête sur le brancard. Il finit par fermer les portes et fit signe à son coéquipier qu'il pouvait démarrer.

— Attendez ! Est-ce que vous savez si certains sont sortis avant moi ?

— Oui, trois jeunes ont été transférés à l'hôpital. Ils allaient bien, me dit-il quand l'ambulance démarrait.

Le trajet était calme, l'ambulancier vérifiait mes constantes de temps à autre. Il n'avait pas vraiment besoin d'être là, j'allais bien. Enfin, c'était mon avis.

— Tu veux me raconter ce qui s'est passé ? finit-il par me demander.

— Pourquoi, vous vous ennuyez ? Je vous avais dit que je n'avais pas grand-chose.

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant