Chapitre 37 | Réveil

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Mes paupières étaient lourdes. Je mis du temps avant de parvenir à ouvrir les yeux correctement. Je ne ressentais rien d'autre qu'une certaine pesanteur car toute la douleur qui s'était emparée de mon corps un peu plus tôt avait disparue.

— Tu es réveillée.

Je tournais la tête. Isaac était assis sur une chaise, près du lit.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi tu n'es pas mort ? Pourquoi je ne suis pas morte ?

— Doucement Riley. Tout va bien. On est tous vivants.

Les murs de la pièce était d'un blanc immaculé. Malgré les rideaux tirés, une grande fenêtre apportait de la lumière. Peut-être un peu trop.

— Où est-ce qu'on est ?

— En sécurité.

D'un geste tendre, Isaac me prit la main.

— J'étais inquiet. Tu as mis un peu plus de temps que les autres à te réveiller.

— Je ne comprends rien.

Je retirais ma main, complètement perdue et agrippais nerveusement la fine couverture du lit.

— Je sais. On est tous passés par là. Mais on va te mettre au courant de tout, ne t'inquiète pas.

Quelques bribes me revinrent en mémoire. De l'agitation, du sang, un sacrifice.

— Max... Comment vas Max ? Où est-elle ? Elle a voulu te sauver et...

— Elle va bien. Ne t'en fais pas.

— Tu es beaucoup trop calme. Pourquoi est-ce que tu ne me dis pas ce qui se passe ?

Le sang battait dans mes tempes. D'un coup, il semblait faire très chaud dans la pièce. Mes mains étaient devenues moites.

Le comportement d'Isaac me dérangeait. Il me regardait différemment. Je ne décelais plus une rage quelconque dans ses yeux, juste de l'inquiétude, peut-être, mais surtout de la bienveillance. C'était... comme avant. Il arborait un sourire rassurant, franc, en aucun cas forcé.

— Qu'est-ce qui a changé ? Pourquoi tu me parles ?

— Quoi ?

— Tu es censé me détester.

Il détourna les yeux et s'exprima d'une voix un peu plus forte :

— Tu peux entrer !

Une tignasse blonde émergea et un corps maigre, mais en forme, s'appuya sur le chambranle de la porte.

— Salut, Riley.

— Qu'est-ce que... ? C'est une blague ? Je suis en train de rêver. Je suis en train de rêver, c'est sûr. Il faut que je me réveille. Il faut que...

— Riley, du calme. C'est réel. Tu ne rêves pas.

— Mais non... C'est impossible, murmurai-je, les larmes aux yeux.

— Je t'assure que je suis bien vivant !

Jay s'approcha de moi et je tendais la main pour qu'il me la prenne. Au contact de sa peau, j'avais immédiatement fondu en larmes.

— Je suis tellement désolée !

— Pour quoi ?

— Je t'ai tué !

Mes sanglots redoublaient. Je ne me demandais même pas comment c'était possible. Un sentiment de soulagement m'envahit un court instant. Jay était vivant.

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant