Isaac fut le premier à s'engager. Sans un bruit, il nous fit signe que la voie était libre. Le plus discrètement possible, on avançait dans le dédale de couloirs sombres. Le peu de lumière qu'il y avait me permettait seulement de distinguer les contours d'Isaac et Colin devant moi.
A chaque tournant, je redoutais de me retrouver face à la bête.
Je me cramponnais un peu plus à Ben tout en m'abstenant de me plaindre de la douleur qui s'emparait de chaque parcelle de mon corps, un peu plus à chaque minute.
— Encore un petit effort, murmura Ben.
— Je n'en peux plus...
Je n'avais qu'une envie : abandonner.
— On ne va pas recommencer. Il est hors de question qu'on te laisse.
— Chut !
Isaac nous ordonna de nous adosser au mur. Il jeta un œil vers le bruit que nous venions d'entendre avant de se tourner brusquement vers nous.
— Je crois qu'elle n'est pas très loin, chuchota-t-il.
— On ne va pas pouvoir errer plus longtemps dans ces couloirs.
Les garçons s'entendirent d'un seul regard et on s'engagea de nouveau dans une allée obscure.
Colin continuait d'appuyer sur toutes les poignées sans relâche et alors que j'avais perdu tout espoir, il trouva la porte qui voulait bien s'ouvrir. On n'attendit pas pour s'engouffrer dans la pièce. Ben me posa délicatement sur le lit, au centre de la chambre.
Isaac s'agitait dans tous les sens tandis que Colin surveillait le couloir à travers la petite fenêtre de la porte. Ben se contentait de me jeter des coups d'oeil, de temps à autres.
Je me mis à tousser. Je portais ma main à ma bouche quand je sentis que je crachais à nouveau du sang. Ben se précipita dans la salle d'eau attenante pour m'apporter une serviette. Il m'aida à me mettre dans une position semi-assise.
Je n'étais plus maitre de mon corps. Je ne pouvais que subir, sans pouvoir faire quoi que ce soit pour me sentir mieux.
— Quelqu'un a un téléphone ?
Colin fouilla ses poches, sans succès, alors que Ben tendit le sien à Isaac en lui demandant :
— Qu'est-ce que tu comptes faire ?
— Je voulais envoyer un message aux filles, mais tu n'as pas leur numéro donc c'est foutu !
Le poing d'Isaac heurta le mur blanc, un peu vieilli, de la chambre.
— Attends, si depuis le début tu as un téléphone, pourquoi tu ne t'en es pas servi pour appeler les secours ? s'interrogea Colin.
Ben baissa les yeux sur son téléphone et dit :
— Il n'y a pas de réseau, ça ne nous sert à rien.
Il le serra fort avant de la jeter à travers la pièce.
— Fait chier !
Les voir autant à fleur de peau ne faisait qu'augmenter ma propre angoisse. Aucun de nous n'avait une idée de plan et ce n'était pas comme si j'étais capable d'y réfléchir.
— Donc c'est la fin, c'est ça ? C'est comme ça qu'on va mourir ?
Colin faisait les cents pas, les mains sur la tête. Son œil gauche était enflé à cause des coups de que je lui avais donné plus tôt.
— Je n'aurais vraiment pas cru que j'allais mourir avec vous...
— Personne ne va mourir putain ! grogna Isaac.
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Ton esprit est ton pire cauchemar
TerrorÀ Seattle, une bête ravage la ville et sème la terreur partout où elle passe. Hallucinations, cauchemars et angoisses commencent alors à habiter Riley. Entre nouvel arrivant mystérieux, doutes et suspicions, la réalité et les cauchemars s'emmêlent...