Chapitre 23 | Tensions

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Isaac avait brutalement lâché les réserves de bois, ce qui n'avait pas manqué d'interpeler le reste du groupe. J'avais croisé des regards interrogateurs que j'avais décidé d'ignorer.

— Il y a un problème ? s'inquiéta Max.

— Demande à Riley, répondit sèchement Isaac.

D'un regard fuyant, accompagné d'une petite voix, j'avais assuré :

— Non, aucun problème.

— Aucun problème ?!

— Il ne devrait pas y en avoir.

— Ah, j'en fais trop c'est ça ?

Intriguée, Anna avait rapidement pris part à la conversation.

— Qu'est-ce qu'il raconte ?

— Je n'ai pas envie d'en parler.

— Oui, c'est vrai que c'est toujours toi qui décide.

— Attendez, c'est quoi le réel souci ? demanda à nouveau Max, perplexe.

— Ce n'est pas à moi de vous le dire, objecta Isaac.

— C'est personnel, dis-je à son attention, au bord de l'énervement.

Adossée à un arbre, les traits du visage autant marqué par la fatigue que par l'exaspération, Anna souffla :

— La confiance... Un concept totalement étranger pour toi.

— Si elle n'a pas envie de dire ce qui ne va pas, vous n'allez pas la forcer, estima Jay.

D'un hochement de tête à peine perceptible, je l'avais remercié. Il m'avait fait un clin d'œil, ce qui avait fortement déplu à Anna.

— Est-ce que ça a un lien avec tout ce qui nous arrive ? m'interrogea Max.

— Je n'en sais rien.

— On va jouer aux devinettes maintenant ? Ça sera sans moi, déclara Anna.

— Riley, je suis de ton côté, mais tu sais ce que j'en pense. Tu devrais leur en parler.

Je ne m'attendais pas à ce que Ben s'immisce dans la conversation. D'ailleurs, il n'était pas réellement à l'aise ; il se balançait d'avant en arrière, des talons vers la pointe des pieds, comme s'il était impatient de s'en aller.

— Pour quelqu'un qui se dit de mon côté, tu ne m'aides pas vraiment.

— Crois-moi c'est pour ton bien.

— Tu te crois mieux placé pour savoir ce qui est bien pour elle ? grogna Isaac.

— Je n'y peux rien si tu n'arrives pas à remplir ton rôle.

— Mon rôle ? Tu comptes me remplacer ?

— Tu te sens menacé ? rétorqua Ben d'un air malicieux.

Mes yeux ne quittaient pas Ben qui agissait comme un enfant. Je me demandais pourquoi il cherchait à contrarier Isaac. Il m'avait pourtant dit que c'était ce qu'il voulait à tout prix éviter.

— OK, je comprends mieux le problème, marmonna Max en croisant les bras.

— Je ne me sens pas du tout menacé par un gars comme toi, repris Isaac.

— Ah bon ? Pourtant tu n'as jamais l'air à l'aise quand je suis dans les environs.

— Calmez-vous s'il vous plait ! implorai-je.

— Non, pour une fois on ne va pas faire ce que tu as décrété, parce que c'en est assez. Les garçons, si vous avez des choses à vous dire, continuez.

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant