Ma poitrine se souleva brutalement alors que j'inspirais le maximum d'air que je pouvais.
J'entendais la voix de Ben, mais je ne parvenais pas à lui répondre.
— Dieu merci...
Je sentais un poids sur le côté du lit. Mes paupières se soulevèrent doucement. La tête de Ben était enfouie dans ses bras.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
Il releva la tête. Des larmes avaient coulé et strié un chemin sur son visage plein de poussière.
— Tu as fait une crise cardiaque.
— Et tu m'as sauvée.
— Ne me refais plus jamais ça. C'était vraiment...
— Merci.
Je tendais ma main pour qu'il la prenne.
— Tu as géré.
Un bruit de tonnerre retentit à côté de moi. Ben m'attrapa de toutes ses forces et me fit tomber du lit. Mon hurlement avait été recouvert par le vacarme persistant dans la pièce. Ben écrasa sa main sur ma bouche pour me faire taire. La bête était là. Elle avait traversé le mur qui donnait sur un couloir. Un sifflement la fit se relever et partir sans qu'elle ne nous remarque.
Ben retira sa main et n'arrêtait pas de s'excuser de m'avoir tirée si violemment du lit. Aussi essoufflé que moi, il se releva et m'aida à me mettre sur pieds.
— Allons-nous en.
— Où est-ce que tu veux aller ? essayai-je d'articuler.
— Si on suit la bête, elle nous mènera aux garçons.
— Et les filles ?
Ben s'arrêta au milieu de l'immense percée que la bête avait causé. Il regarda à gauche, puis à droite, avant de s'engager.
— On va les retrouver, ne t'en fais pas. Merde ! s'écria-t-il alors que l'on venait de parcourir une centaine de mètres.
— Quoi ?
— Les armes. Ne bouge pas, je reviens.
Il me fit asseoir sur un brancard qui trainait dans le couloir et se précipita pour aller récupérer ce que l'on avait oublié. Il revint à peine quelques minutes plus tard, haletant.
— Si tu peux tirer, n'hésite pas.
Ben me plaça une arme dans les mains, la même que Colin m'avait donné un peu plus tôt.
Depuis quelques minutes, on suivait une trainée de sang qui s'étalait sur une bonne distance. Je priais pour que ce soit celui de la bête et pas celui d'Isaac.
On arrivait à une intersection quand Ben me tira en arrière. La bête était sur notre droite : elle nous tournait le dos, focalisée sur tout autre chose.
— T'es un petit malin toi...
Je reconnaissais la voix de Colin.
— Il faut les aider ! paniquai-je.
— Laisse-moi le temps de réfléchir !
Ben regardait autour de lui. Je n'avais aucune idée de ce qu'il cherchait.
— Ne bouge pas d'ici, compris ?
— Qu'est-ce que tu vas faire ?
— L'attirer.
— Tu es fou ? Je l'ai déjà fait, ça n'a pas fonctionné. Tu te souviens ?
— On est un peu à court d'options là !
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Ton esprit est ton pire cauchemar
HorrorÀ Seattle, une bête ravage la ville et sème la terreur partout où elle passe. Hallucinations, cauchemars et angoisses commencent alors à habiter Riley. Entre nouvel arrivant mystérieux, doutes et suspicions, la réalité et les cauchemars s'emmêlent...