Chapitre 39 | Réel ou pas ?

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J'étais assise sur le canapé du salon, entourée de mes amis, à l'ancienne. Ça faisait du bien de se retrouver chez soi. Même si j'avais cru l'être durant toute l'expérience, j'arrivais à sentir que cette fois, c'était réel.

— Nous voilà réunis, comme avant, déclara Anna.

— Ça m'avait manqué ces petites réunions, ajouta Max en se dandinant sur le fauteuil, toute excitée.

— Je dois bien avouer que ça m'avait manqué aussi.

— Je suis contente que vous ayez accepté de venir.

— Pourquoi est-ce qu'on aurait décliné une telle offre ? On a de la bière, des petits gâteaux, que demander de plus ? s'extasia Jay.

— Je tiens à m'excuser pour tout.

— Ce n'est pas de votre faute. Ce sont vos parents qui sont à l'origine de tout ça. Et un peu les nôtres aussi pour les avoir laissés faire. Je ne comprends pas comment ils ont pu ne pas s'inquiéter de notre absence.

Jay s'affala dans le fond du canapé en mangeant des cacahuètes.

— Personnellement, mes parents ne sont jamais là donc ça ne m'étonnerait pas qu'ils ne soient pas du tout au courant de cette histoire.

— Ils ont bien dû rentrer à Seattle au cours de ces quatre derniers mois quand même ?

Jay haussa les épaules.

— En tout cas, même si on n'est pas responsables, on tient quand même à s'excuser au nom de nos parents, dit Isaac.

— Qu'est-ce qui va se passer pour eux ? Ils vont aller en prison ? demanda Max.

— Eh bien... Il n'y avait qu'eux qui travaillaient sur le projet. Personne n'est au courant donc j'imagine que ça ne tient qu'à nous d'exposer la vérité aux yeux de tous.

— Je ne tiens pas à les dénoncer. Malgré ce qu'ils ont fait, on ne s'en sort pas trop mal.

— Parle pour toi ! s'exclama Jay. J'ai des cicatrices je te rappelle.

— Tu as une cicatrice. Calme-toi, Rambo.

Anna appuya à l'endroit où la poitrine de Jay était entaillée. Il fit mine d'avoir mal. Je détournais le regard, la culpabilité étant toujours présente.

— On a beaucoup discuté avec Riley et si jamais vous vouliez les poursuivre en justice, on ne vous en voudrait pas.

— Quoi ? Anna a raison, on ne s'en sort pas trop mal. Et puis, qui a de l'argent pour payer un avocat ? Je suis sûre que même en nous cotisant tous, ce serait impossible de payer tous les frais de procédure, argua Max.

— Je pourrais toujours emprunter à mes parents.

— Jay...

— Je rigole. Je suis d'accord avec les filles, on s'en fiche. Et puis, ce sont vos parents quand même...

— Mais alors, si ton père ne va pas en prison, il va revenir ici ? s'inquiéta Max.

— Probablement, mais je ne resterais pas. J'ai appelé ma tante et elle a accepté de m'héberger le temps qu'il faudra.

— Je pense que ça te fera du bien de changer de maison, m'assura Anna. Ça sera comme un nouveau départ.

— Exactement !

Jay leva sa bière en l'air et lança :

— Je propose un toast.

Tout le monde s'attendait à ce qu'il fasse une petit monologue, mais il n'en fit rien.

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant