Chapitre 16 | Coupables ?

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À peine le pas de la porte franchi, je remarquais que je n'étais pas seule.

Dans le salon, assis autour d'un café, mon père et deux hommes étaient en train de discuter. Ils s'étaient retournés dès mon arrivée. Personne ne dit mot, jusqu'à ce que j'ose enfin prendre la parole :

— Bonjour.

— Riley. Je te présente l'agent Lloyd et Singleton, me dit mon père.

Je ne mis pas longtemps à reconnaitre les deux agents du FBI qui étaient venus hier, en coup de vent.

Ils avaient finalement réussi à voir mon père. Est-ce que tout ça avait un lien avec ce qu'avait découvert Ben ?

— Riley, ça te dérangerait de...

— Non, aucun problème.

Mes membres fonctionnaient au ralenti ; je mis du temps à sortir de la pièce afin de les laisser seuls.

Une fois dans la cuisine, je me servais un verre d'eau et tendais l'oreille vers la conversation qui avait repris entre les trois hommes.

— Pouvez-vous nous dire ce que vous savez sur l'entreprise CryoCorp ?

— Je ne connais pas, répondit mon père de but-en-blanc.

— Alors expliquez-nous ce que votre nom fait sur cette liste.

J'entendis un froissement puis un long silence.

La liste manquante, pensai-je. Alors il y avait bien le nom de mon père dessus ? Mais pourquoi ?

— Il doit y avoir une erreur. Je n'ai jamais travaillé de près ou de loin pour cette entreprise... CryoCorp comme vous le dites.

— Monsieur Henderson, je vous conseille d'être honnête avec nous. C'est la meilleure des choses à faire.

— Mais je le suis.

— Vous savez, si vous ne voulez rien nous dire ici, on peut le faire dans une salle d'interrogatoire.

— Vous croyez m'impressionner ?

Le ton semblait monter dans la pièce. Je me penchais légèrement pour les observer ; le plus costaud des deux agents – Singleton – se leva légèrement pour se placer au bord du canapé.

— CryoCorp vous a proposé de mener des expériences. Vous avez dit oui et vous avez fait ce que vous pensiez être votre « travail ». Sauf que les expériences sur des êtres humains sont illégales.

— Vous racontez n'importe quoi, s'indigna mon père.

— Admettez-le bon sang ! s'écria l'agent Singleton.

Il s'était levé, la main sur son arme. Je me précipitais dans le salon, effrayée par la tension qui montait extrêmement vite. Ils tournèrent alors la tête dans ma direction. Je ne disais rien ; eux non plus.

Singleton finit par se calmer et se rassit. L'agent Lloyd prit sa suite, d'un ton beaucoup plus posé.

— Monsieur Henderson, où étiez-vous le samedi de la semaine dernière ?

— Au travail. J'avais une grosse opération, comme la plupart du temps. J'imagine qu'il va vous falloir une preuve.

Ils hochèrent tous deux la tête. Mon père continua :

— L'hôpital pourra vous fournir tous les documents dont vous aurez besoin.

— Une dernière question : comment se fait-il que peu de temps après avoir travaillé pour CryoCorp, une mystérieuse bête apparait en ville ?

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant