Chapitre 18 | Qu'est-ce que tu sais ?

73 11 9
                                    

Comme je le pensais, le FBI nous avait appelé afin d'être interrogés. Et curieusement, nous étions pratiquement tous convoqués en même temps.

Anna m'avait appelé, inquiète. Elle ne savait pas comment elle devait se comporter. Je lui avais simplement dit qu'il fallait qu'elle reste calme et naturelle. Si elle était en mesure de répondre aux questions, il fallait coopérer. Sans pour autant enfoncer mon père et Holly.

J'avais raccroché, la tête dans les mains. Je n'étais absolument pas la mieux placée pour donner des conseils. Est-ce que j'allais les aider dans leur enquête, moi aussi ? Sûrement pas si elle impliquait mon père. Peu importe s'il était coupable ou pas, il était hors de question qu'il aille en prison.

Pour le moment, il n'avait pas changé à mes yeux. J'espérais que ce sentiment résisterait à tout.

---------

Les locaux du FBI étaient modernes. Des centaines de fenêtres laissaient passer une lumière omniprésente, même s'il ne faisait pas beau en réalité.

Un jeune homme à l'accueil me proposa de m'asseoir sur des petits fauteuils extrêmement confortables.

À peine cinq minutes plus tard, une femme s'approcha de moi, me demanda mon prénom pour une vérification et m'ordonna de la suivre.

L'ascenseur, ainsi que des dizaines de couloirs traversés m'avaient fait perdre le sens de l'orientation. Plus on s'enfonçait dans les locaux, moins il y avait de lumière et les murs semblaient se rapprocher, rendant l'endroit presque étouffant.

La femme s'arrêta devant une porte et me fit signe que je pouvais entrer. La salle d'interrogatoire était vide. Elle me dit de m'asseoir et d'attendre.

— Ce ne sera pas long, annonça-t-elle en refermant la porte.

Le temps m'avait pourtant semblé s'étirer. Le miroir sans tain m'offrait mon reflet que je regardais à peine. Les murs étaient noirs, recouverts de mousse acoustique qui donnait une désagréable sensation au niveau des oreilles : l'impression d'être totalement isolée.

Un agent finit par ouvrir la porte. Il me lança un sourire et s'assit en remettant sa cravate en place. Quelques mèches blondes erraient en solitaire, hors de sa coiffure impeccable.

— Bonjour mademoiselle Henderson, je suis l'agent Sanders. J'imagine que vous savez pourquoi vous êtes ici. Est-ce que vous avez demandé un avocat ?

— On ne me l'a pas proposé.

— Est-ce que vous en voulez un ? Cela fait partie de vos droits.

— Non.

Il se racla la gorge d'un air consterné.

— Bien... Où étiez-vous samedi dernier ?

— Chez moi. Personne ne peut confirmer, je vis seule avec mon père. Et comme vous le savez, il travaillait cette nuit-là.

— Pas de frères et sœurs ?

— Un frère. Décédé.

— Et votre mère ?

— Aussi décédée. Est-ce que vous avez d'autres questions ?

— Un rapport indique que vous vous trouviez à deux reprises au même endroit que cette bête. Est-ce que vous pouvez m'en dire plus ?

— Il me semble que la première fois était au lycée. Elle nous a attaqué une seconde fois lors de la fête d'un ami.

— Et cette bête vous a-t-elle attaqué personnellement ?

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant