Chapitre 19 | Qui sont-ils ?

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Petit à petit, je recouvrais mes esprits et les sons autour de moi m'arrivèrent si forts que je luttais pour ne pas plaquer mes mains sur mes oreilles.

Ben était arrivé comme un forcené dans la salle d'interrogatoire sous la mine stupéfaite de l'agent du FBI. Ce dernier s'était alors jeté sur lui en émettant un bruit bestial.

Sanders attrapa Ben sans ménagement et le poussa contre le miroir sans tain où son dos avait laissé une fissure. Énervé comme je ne l'avais encore jamais vu jusqu'à maintenant, Ben lui assena un coup de poing au visage ; il avait gagné du temps afin de saisir une chaise qu'il lança sur son assaillant. D'un son guttural, Sanders se protégea de l'attaque. Il repoussa la chaise et projeta Ben sur la table.

Ils ne cessaient de se donner des coups, chacun essayant désespérément d'arrêter l'autre.

Ma tête et ma mâchoire me faisaient horriblement mal. Sans parler de ma gorge qui me brûlait. J'avais essayé de me lever, mais sans succès.

Ben finit par repousser Sanders qui tituba jusqu'à la porte en se raccrochant à la poignée, du mieux qu'il put.

— Je vais te tuer ! aboya-t-il, les yeux emplis d'une folie inexplicable.

Ben s'élança vers Sanders et s'empara de sa cravate. Il tira tellement fort dessus que l'agent n'eut d'autre choix que de suivre le mouvement. Il peinait à déglutir alors que Ben l'attirait à lui et passait un bras autour de son cou, resserrant sa prise progressivement.

Sanders se débattait comme un fou ; le quarterback tenait bon. Un dernier râle d'un côté. Un dernier effort de l'autre. Puis c'était terminé. La salle d'interrogatoire était redevenue calme.

Ben s'assura que l'agent Sanders était hors d'état de nuire avant de venir vers moi.

— Tu vas bien ?

— Pas vraiment, articulai-je d'une voix faible, plus inaudible que ce à quoi je m'attendais.

— Viens-là, dit-il en m'aidant à me relever. Il faut qu'on se casse d'ici.

— Tu crois ?

Accrochée à son épaule, je peinais à mettre un pied devant l'autre ; je tremblais beaucoup trop.

— Où sont les autres ?

— Je pense qu'ils sont dans les bureaux voisins.

— Tu crois que tu vas pouvoir te battre avec tout le monde ?

— C'est ce qu'on va voir.

Nos pas précipités foulaient le couloir sombre et étroit. J'avais terriblement peur.

— Attends... Je ne sais pas me battre, moi.

— S'ils nous font chier, j'ai une arme.

— C'est vrai, c'est ton credo.

Ben me lâcha doucement et enfonça la porte devant laquelle on se trouvait.

À l'intérieur, Anna était sous l'emprise d'une femme. Elle se débattait avec vivacité, en émettant des petits cris de temps à autres.

En la voyant en difficulté, Ben vint rapidement à son aide. Il attrapa la jeune femme par les cheveux, ce qui me fit grimacer. Il était capable de la même violence que l'agent Sanders. Se battre contre quelqu'un d'autre semblait si facile pour lui. J'en avais des frissons.

— Pourquoi est-ce que vous nous attaquez ? rugit Ben. Pourquoi ? Qu'est-ce vous voulez ?

— Allez vous faire foutre !

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant