J'émergeais peu à peu de mon sommeil agité. Je m'étais réveillée plusieurs fois, peinant à me rendormir.
Lorsque j'ouvrais les yeux, cette fois-ci, je n'étais plus couchée sur le parquet froid et inconfortable de ma chambre, mais dans mon lit.
J'avais dû m'endormir la lumière allumée ; et si c'était mon père qui m'avait porté jusqu'à mon lit, il avait probablement vu le message sur le mur. En allumant ma lampe de chevet, je voyais que l'avertissement rouge sang était toujours là.
Mon réveil affichait 6h58. J'allais devoir me lever dans peu de temps.
Curieuse de savoir si mon père était rentré dans la nuit, je décidais d'aller vérifier dans sa chambre. En ouvrant soigneusement la porte pour ne pas le réveiller, je remarquais que le lit était fait et les rideaux tirés. Il n'était pas ici.
C'est en me concentrant pour écouter s'il y avait le moindre bruit dans la maison, que j'entendis la cafetière fonctionner. Je descendais et retrouvais mon père devant le café qui coulait dans sa tasse.
— Bonjour, me lança-t-il.
— B'jour.
Je m'asseyais à table et me versais du lait dans une tasse. Tandis que mon lait chauffait, mon père s'installa sur une chaise en soupirant.
— Qu'est-ce qui s'est passé hier soir ? me demanda-t-il.
— Comment ça ?
Stressée, je prenais ma tasse de lait chaud et essayais de m'asseoir, l'air indifférent.
— Tu dormais par terre quand je suis rentré.
Je me creusais la tête pour lui donner une quelconque explication, mais aucune ne me venait. Alors je ne disais rien et mangeais une tartine grillée.
— C'était quoi tous ces bouts de verre par terre ?
— Je ne sais pas ce qui s'est passé, tous mes cadres sont tombés.
Je retenais mon souffle, attendant le moment où il allait me parler du message sur le mur. Ce message qui m'avait terrifié jusque dans mon sommeil.
— Tout va bien ? finit-il par me demander en levant les yeux.
Je le fixais sans vraiment le voir, tout en mélangeant mon chocolat.
— Oui, oui...
— Tu sais que tu peux m'en parler.
— De quoi ?
— Du problème.
Ses paroles me laissaient perplexe. Il semblait sous-entendre des choses. Était-il au courant de quoi que ce soit ?
— Tu peux me parler du problème que tu as, se reprit-il.
— Pourquoi j'aurais un problème ?
— Je ne sais pas. Peut-être que tu peux m'expliquer la présence d'un graffiti dans ta chambre.
Je peinais à déglutir. C'était inévitable qu'il m'en parle, néanmoins, je pensais être préparée. Je cherchais les mots, ou n'importe quoi qui pourrait me sortir de cette impasse. Mais, avant de savoir quoi lui dire, je constatais que mon père me fixait l'air plutôt serein.
— Ça n'a pas l'air de te surprendre, lui fis-je remarquer.
— Je... J'essaie simplement de comprendre.
— Tu me croirais si je te disais que je ne sais pas ce qui s'est passé ?
Mon père hocha la tête en signe d'incompréhension. Je me levais et vidais le contenu de ma tasse dans l'évier, avant de jeter mes tartines à peine terminées. Je ne pouvais pas lui faire face. Aucun mensonge ne pourrait suffire à justifier ce qu'il y avait d'écrit sur le mur de ma chambre ; fuir les demandes d'explications était la seule solution.
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Ton esprit est ton pire cauchemar
HorrorÀ Seattle, une bête ravage la ville et sème la terreur partout où elle passe. Hallucinations, cauchemars et angoisses commencent alors à habiter Riley. Entre nouvel arrivant mystérieux, doutes et suspicions, la réalité et les cauchemars s'emmêlent...