Chapitre 2 | Cauchemar en ville

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Des sueurs froides perlaient de mon front. Le sang battait tellement fort contre mes tempes que je mis du temps à réaliser ce qui m'était arrivé. Tout paraissait si réel !

Le soleil apportait de la lumière et de la chaleur dans ma chambre. Pourtant j'avais froid et n'arrêtais pas de trembler. Je m'assis dans mon lit et regardais mes mains. Je comptais mes doigts. « Un, deux, trois, quatre, cinq... ». Je soupirais. J'avais fait un cauchemar. Rien de tout cela n'aurait pu arriver et Isaac avait eu six doigts, exactement le même nombre de griffes que la créature. Elle pouvait en avoir six, mais pas lui. Mon père m'avait appris à remarquer ce petit détail lorsque je voulais sortir d'un cauchemar. Je n'avais pas eu ce réflexe immédiatement, cette-fois.

Je sortis de mon lit et fis un tour dans la salle de bain. Je me passais de l'eau fraîche sur le visage.

En repensant à mon cauchemar, je le trouvais absolument étrange. Pourquoi avoir rêvé d'une créature aussi effrayante ? Et pourquoi Isaac était là ? J'espérais que mon cauchemar ne voulait rien dire et que mon imagination était plus que débordante.

Attirée par le bruit de la télévision d'en bas, je descendais et aperçu mon père dans le canapé. Il regardait les informations, comme tous les matins.

— Et maintenant la...

Un flash info inhabituel apparut à l'écran.

Nous venons de nous communiquer une information de la plus haute importance, informa la journaliste.

Intriguée, je m'assis à côté de mon père.

Plusieurs attaques ont eu lieu dans les centres commerciaux de la ville, ainsi que dans des habitations dans l'état de Washington, plus particulièrement à Seattle. Nous ignorons encore qui, ou plutôt quoi, est responsable de toutes ses attaques meurtrières. Le bilan s'établit déjà à une dizaine de morts. Des témoins ont pu filmer ces images, regardez.

La vidéo n'était pas de très bonne qualité évidemment, et la personne qui filmait avait l'air d'avoir tellement peur qu'elle ne cessait de bouger.

Je reconnaissais le centre commercial où j'allais régulièrement avec mon père. Ce n'était pas très loin de chez moi. On ne distinguait pas très bien, mais une créature attaquait les gens, tous ceux qui se trouvaient sur son passage. On entendait la personne qui filmait respirer fort et gémir de peur. Elle zooma sur la bête et je ne pus m'empêcher de la comparer à celle dont j'avais rêvé : c'était exactement la même. Dans la vidéo, elle s'enfuit par le toit, emportant ses victimes agonisantes.

Nous invitons toute la population à rester prudente en attendant que la police de Seattle découvre qui se cache derrière ces crimes. Nous vous incitons vivement à rester chez vous aujourd'hui et pour les jours à venir. En cas d'urgence, veuillez appeler ce numéro le plus vite possible...

Mon père éteignit la télévision. Il n'avait rien dit, avait simplement regardé ce reportage, aussi ébahi que moi.

Avant même que je puisse en parler avec mon père, quelqu'un sonna à la porte. Elle avait retenti dans toute la maison, nous faisant sursauter. Mon père se leva et allait ouvrir.

— Bonjour monsieur Henderson.

— Bonjour, Isaac. Comment ça va ? Oh, tu t'es blessé à ce que je vois.

— Oui, une blessure en sport.

— Tu ne reviendras jamais en entier de tes matchs de foot n'est-ce pas ? blaguait mon père.

Isaac rit et je me levais du canapé pour les rejoindre.

Mon père se mit de côté pour le laisser entrer et referma la porte. Son sac de sport sur une épaule, Isaac arborait un large sourire. Je le pris par la main et l'entrainais à l'étage.

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant