J'avais relevé la tête brusquement, comme tout le monde dans la salle. Benjamin m'avait interrogé du regard. Chacun semblait retenir son souffle, le cœur battant. Le professeur s'approcha de la porte, nous ordonna de rester à nos places et sortit de la salle. Il n'y avait plus aucun bruit. Le temps semblait s'être figé.
Notre professeur s'était absenté depuis un moment ; l'aiguille de l'horloge ne cessait de passer les minutes, les unes après les autres. Des murmures commençaient à se faire entendre. Je décidais de me lever.
Le couloir était vide. Si notre prof n'était pas déjà revenu, il ne reviendrait sûrement jamais. Peut-être qu'il nous avait abandonné. Comment savoir ce qu'il faisait ? On ne peut pas prévoir la réaction de quelqu'un lors d'un danger. Certains font face, d'autres s'enfuient. Laquelle des deux options avait choisi notre professeur ?
Max et Benjamin s'étaient levés eux aussi. J'apercevais à peine Luke derrière le grand quarterback.
Tous les quatre, on s'avança prudemment dans le couloir anormalement sombre. Je n'avais aucune idée de ce que l'on faisait vraiment. La personne, ou peut-être même la chose qui avait émis ce cri ne semblait pas venir pour s'amuser. Un mauvais pressentiment m'envahissait, m'arrachant un énorme frisson.
— Qu'est-ce qu'on fait ? finit par dire une voix.
Je n'avais pas reconnu la voix au début, mais elle n'appartenait pas à Benjamin, ni Max. J'en déduisais que c'était Luke.
— Je ne sais pas, répondis-je.
— On se casse ? hasarda Benjamin.
— Personne ne pourra nous dire qu'on a séché la physique, le professeur est parti de son plein gré.
Je n'avais pas réagi à la blague de Max, cependant ça ne devait pas être le cas de Benjamin et Luke car dans mon dos, j'avais entendu Max s'excuser.
On était au troisième étage. A notre gauche se trouvait le couloir central qui nous menait dans trois directions différentes. Je tendais l'oreille ; il n'y avait littéralement aucun bruit, ce qui était vraiment étrange. A droite du couloir principal de l'étage, c'était une impasse et il n'y avait rien. En face de nous, c'était la même chose. Rien ne nous assurait que la dernière partie du couloir était dégagée.
Plaqués contre le mur, on retenait notre respiration. Je me penchais pour jeter un coup d'œil rapide. Elle était là, ne bougeait pas. Il était difficile de la distinguer, mais d'où j'étais, elle me semblait immense. Je me replaçais contre le mur et leur fit signe qu'elle était là. En me penchant de nouveau, je ne la voyais plus, elle avait disparu.
— Elle était juste là, chuchotai-je.
— Alors c'est une mauvaise idée de continuer dans la même direction, déclara Benjamin.
— Mais il faut qu'on aille voir dans les étages plus bas.
— Riley a raison, me soutint Max. Mais si quelqu'un veut partir maintenant, il peut. On ne lui en voudra pas.
Chacun se regardait tour à tour. Personne ne semblait vouloir prendre ses jambes à son cou.
— Je vous suis, dit Luke.
Benjamin hocha simplement la tête. Quand je m'étais préparée à traverser le couloir il m'attrapa le bras.
— Attends, il nous faut des armes, non ?
— Ah parce que tu en as sous la main, toi ?
Il mit sa main derrière lui et sortit un revolver. Je le poussais alors un grand coup.
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Ton esprit est ton pire cauchemar
HorrorÀ Seattle, une bête ravage la ville et sème la terreur partout où elle passe. Hallucinations, cauchemars et angoisses commencent alors à habiter Riley. Entre nouvel arrivant mystérieux, doutes et suspicions, la réalité et les cauchemars s'emmêlent...