Chapitre 7 | Occasion

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La sonnerie marquait la fin des cours. Je sortais de la salle de sciences, envahie par la fatigue. Ce n'était pas à cause de l'étude du système cardio-vasculaire qui m'ennuyait pourtant au plus haut point – le connaissant depuis mes huit ans grâce à mon père – mais par la présence d'autres pensées qui m'envahissaient l'esprit et m'exténuaient.

J'étais accompagnée de Max.

— Tu viens boire un verre avec nous ?

— Non, désolée. Je dois voir Isaac.

— Dommage, Anna était trop contente que Benjamin ait accepté de venir avec nous.

Je riais en ouvrant mon casier. En prenant mes livres, j'entendis Max me dire :

— Au fait, en parlant du nouveau... Pourquoi il s'est mis à côté de toi ?

— Hein ?

— Pourquoi Benjamin s'est mis à côté de toi ?

— Aucune idée. Il ne savait pas où se mettre.

— C'est vrai que parmi une trentaine de chaises le choix était compliqué. Mais je comprends, c'est loin d'être facile, se moqua-t-elle.

Je refermais mon casier en riant. Lorsque je lui fis face, elle me regardait, attendant au fond d'elle une vraie explication. Cependant je n'avais pas à me justifier. La conversation avait tourné autour de l'irruption de mon frère pendant le match d'hier ; je me voyais mal le lui expliquer. Alors je me précipitais à lui rétorquer :

— Je te signale que son choix loin d'être facile t'as permis de t'asseoir à côté de Luke. Pas vrai ?

— C'est possible.

— Alors, vous avez parlé ?

— Il se peut que j'aie son numéro, dit-elle fièrement en sortant un bout de papier de sa poche.

— Vraiment ? C'est génial !

— Je pense que je vais l'inviter à la fête de Jay. Mais rien n'est encore fait, peut-être que ça ne fonctionnera pas.

— On n'en sait rien, dis-je en la prenant par le bras, l'entraînant vers le casier d'Isaac.

En marchant à travers les couloirs, je repensais aux tags que j'avais vus lorsque mon frère m'était apparu pour la première fois. Si je m'en tenais simplement au fait que l'esprit était un cauchemar, je ne pouvais qu'approuver. Mais si la phrase voulait dire plus, je n'en trouvais pas la signification.

Il n'y avait aucune trace des tags à présent, même pas un reste qui aurait prouvé que tout ça ait été réel. En un sens j'étais soulagée. Je n'arrivais toutefois pas à savoir comment Karl avait pu être là.

Arrivées près d'Isaac, Max ne tarda pas à partir.

— Je vous laisse !

— A plus, lui dis-je en la prenant dans mes bras.

— N'oubliez pas que vous pouvez nous rejoindre, si vous voulez, ajouta-t-elle en partant, surtout pour informer Isaac.

— De quoi elle parle ?

— Ils se retrouvent tous pour boire un verre.

— Tu veux qu'on y aille ? me demanda-t-il d'un air concerné.

— Non, j'ai un rencard.

— Vraiment ? Je le connais ? dit-il en blaguant.

— Non, il est trop bien pour toi.

Ton esprit est ton pire cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant