17 - Le Labyrinthe

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Je cru d'abord que les portes s'étaient refermées sur Thomas, et je poussais un soupir de soulagement en le voyant se relever péniblement, à quelques mètres de moi.

Lâchant Alby, je m'assit contre un mur. La panique me gagnait.

« Et merde, murmura Minho. Merde, merde, MERDE !

Il avait crié, et je soupirais.

- Sinon, on fait quoi maintenant ? Demandais-je en tentant de prendre un air détaché, ce qui apparemment le mît encore plus en colère.
- MAINTENANT ? ON EST MORTS PUTAIN ! Cria-t-il. C'est quoi votre trip à tout les deux ? Vous êtes suicidaires ou quoi ?

Il abattit son poing contre un mur.

- J'ai pas besoin de deux bleus coincés avec moi, vraiment pas ! Vous m'aidez pas.
- De rien d'avoir voulu t'aider.
- T'aurais du repartir quand je te l'avais dit !
- Ah ouais ? T'as raison, j'aurais du te laisser te démerder tout seul, t'es grand après tout.
- Bah bravo, tu finis par comprendre, dommage que ce sois cinq minutes trop tard !

- Quand vous aurez finit de vos engueuler, intervint Thomas, vous pourrez peut être m'aider à bouger Alby. Il faut le cacher.
- Et tu comptes le cacher où, petite tête ?
- J'en sais rien, c'est toi le coureur !

Minho commençait à s'énerver encore plus. Il se leva dans un cris, empoigna Thomas par le col et le plaque contre un mur.

- Écoutes moi bien, le bleu. Y'a nulle part où se cacher. On est morts, tu m'entends ? Morts !

Comme pour confirmer ses dires, un grincement retentit. Suivit de cliquetis incessants.

- Ils arrivent... Murmura Minho. Le meilleur moyen de s'en sortir, c'est de se séparer. Courez le plus vite possible, ne vous arrêtez pas.

Sur ce, il partit en courant.

- Il se fiche de nous ? Criais-je. C'est lui le coureur ! On vient l'aider et il nous laisse en plan ? C'est quoi, le délire ?
- Emma...
- Non mais qu'est ce qu'on va faire Tommy, tu m'expliques ?
- Emma !
- Quoi ?
- Aide moi, on peut pas laisser Alby. »

Je le prit par les pieds et Thomas par les bras. On le traîna jusqu'à un mur où le lierre semblait dominer.

« Et maintenant ?
- Les griffeurs ne peuvent peut être pas monter au mur, suggéra le brun.
- Et s'ils peuvent ?
- On va le faire monter, dit-il en ignorant ma question.

Je soupirais. On entreprit donc de faire monter Alby, en l'accrochant au lierre, petit a petit. Ayant peu de forces, je n'aidais vraiment pas Thomas, qui se démenait comme un diable.

Soudain, alors qu'Alby se trouvait a cinq mètres de hauteur, un nouveau grincement retentit. Bien plus proche que le précédent.
Thomas me regarda gravement.

- Écoutes moi. Tu vas me laisser, ok ? Tu t'en vas et tu écoutes Minho : tu cours et tu ne t'arrête pas.
- Et toi...?
- Tu ne m'aides pas beaucoup là. J'en termine avec Alby seul et je verrais ensuite.
- Tommy...
- Dépêche toi.

Je le serrait brièvement contre moi, autant que je le pouvais, accrochée au mur.

Je descendit ensuite avec prudence, et, avant de repartir, me tournait vers le brun.

- Reste en vie, lui demandais-je.
- Toi aussi. »

Ensuite, je me mis a courir.

J'avais l'impression de rencontrer un griffeur à chaque fois que je changeait de direction. Je courais depuis déjà une bonne heure, et la panique ne me quittait pas. Je m'arrêtais par instants afin d'essayer d'entendre les monstres, mais ils semblaient loin.

Au bout d'encore une demi heure de course avec les ombres, un cri humain se fit entendre. Je me figeait. Thomas ?
Mon sang se glaçait dans mes veines. Il n'était pas loin. Je pouvais essayer d'aller l'aider.

Me guidant à mon ouïe, j'essayais de me rapprocher du cris, malgré ma peur grandissante.

Je m'approchais rapidement, mais bientôt, tout se tût. Le silence était trop pesant, je sentais que quelque chose allait se passer.

Je marchais, à présent. Sans savoir où aller, je prit une fois à gauche, puis, à droite, encore à droite, et de nouveau à gauche. Un cri de rage se fit entendre, tout prêt.

Le plus silencieusement possible, je jetais un coup d'œil derrière le mur suivant, et ce que je vit me glaça le sang.

Un griffeur. Un monstre énorme, entièrement mécanique, avec des dizaines de bras qui possédaient chacun, ce qui semblait être un instrument de torture - aiguilles, pinces, haches en tout genre -, et un corps visqueux qui pouvait laisser voir un trou béant - sans doute une sorte de bouche - en son centre.

Le monstre était dos à moi, me cachant son assaillant, ou plutôt, sa proie. Proie qui bondit sur un côté, tentant de passer derrière le griffeur, mais celui ci le bloqua, et la personne se trouva coincée entre le monstre et le mur.

C'était Minho. Sale, en sueur, couvert de sang, les habits et la peau écorchés, tenant à peine debout.

Le griffeur choisit ce moment pour lui bondir dessus. Aucun son ne s'échappa de ma bouche, alors que j'aurais voulu crier. Mais c'était trop tard. Je vit le coureur envoyer ses poings contre le monstre, mais celui ci tenta de le transpercer d'une de ses aiguilles. Minho se décala à temps et se retrouva a quatre pattes, tentant de ramper jusqu'à l'endroit où je me trouvais. Il allait se relever, la voie enfin libre, quand le griffeur le plaqua, et il se retrouva ventre à terre. Je le vit lever la tête, et nos regards se croisèrent. Je l'entendit vaguement hurler une demande d'aide, mais je ne bougeait pas.

Il nous avait abandonné, Thomas et moi, alors que nous voulions l'aider. Pourquoi le sauverais-je à mon tour ?
Et le regarder mourir ? Ce serait horrible.
Le coureur me lança un regard paniqué.

Il évita une nouvelle fois une attaque du griffeur, mais était a bout de force, il ne survivrait pas.


Le Labyrinthe - [Emma]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant